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La femme vue par une femme
Publié le : jeudi 4 janvier 2007

Nadia El Fani, a voulu dans son film, aller au-delà de l’image que les médias du Nord montrent de la femme maghrébine, celle de la femme soumise, qui n’est pas une battante. Nadia, voulait montrer à travers Kalt, une héroïne maghrébine qui gagne. " J’avais envie de dire qu’au Sud de la Méditerranée on trouve des esprits libres. Nos images ne sont pas diffusées au Nord et il en ressort un malentendu terrible qui fait croire au gens qu’on et des arriérés et qu’on ne vit pas en 2002 ".

Devinette. Je suis une femme, métisse franco-tuni­sienne et je suis à mon pre­mier long métrage. Qui suis-je ? Nadia El Fani, réa­li­sa­trice de ’’Bedwin Hacker’’.

Seule femme à avoir pro­posé un film long métrage en com­pé­ti­tion au Festival de Cinéma de Ouagadougou, le FESPACO 2003, Nadia El Fani est de père tuni­sien et de mère fran­çaise. Elle a com­mencé sa car­rière dans le cinéma comme assis­tante à la réa­li­sa­tion des grands du cinéma mon­dial tel que Roman Polanski, Franco Zeffirelli. En 1990, elle crée sa maison de pro­duc­tion Z’Yeux Noirs Movies, et réa­lisé des court-métra­ges et des films ins­ti­tu­tion­nels.

A tra­vers Bedwin Hacker, Nadia met en scène l’his­toire d’une jeune fille, génie de l’infor­ma­ti­que qui pirate les satel­li­tes et brouille les chaî­nes de télé­vi­sion euro­péen­nes. Kalt, il s’agit d’elle, dif­fuse sur les écrans euro­péens, un télé­texte arabe qui dit ceci : " si vous n’aimez pas le bruit des bottes, portez des babou­ches ". Surdouée d’infor­ma­ti­que, Kalt est une belle fille, qui aime s’habiller en treillis et débar­deur, est une femme moderne et libre. Elle est bisexuelle et aime la bonne chaire.

Nadia El Fani, a voulu dans son film, aller au-delà de l’image que les médias du Nord mon­trent de la femme magh­ré­bine, celle de la femme sou­mise, qui n’est pas une bat­tante. Nadia, vou­lait mon­trer à tra­vers Kalt, une héroïne magh­ré­bine qui gagne. "J’avais envie de dire qu’au Sud de la Méditerranée on trouve des esprits libres. Nos images ne sont pas dif­fu­sées au Nord et il en res­sort un malen­tendu ter­ri­ble qui fait croire au gens qu’on et des arrié­rés et qu’on ne vit pas en 2002".

La lutte pour la liberté de la femme est une prio­rité pour Nadia. Elle ne cesse de le rap­pe­ler à tous ceux qui regar­dent ces films. Déjà dans ses court-métra­ges, elle mon­trait des per­son­na­ges libres. Pour Nadia, "bana­li­ser la liberté d’une femme est le meilleur moyen de l’impri­mer dans tête des gens au Maghreb. La liberté est un combat. En Tunisie, par rap­port à d’autres pays arabes, on est très libres…".

Bedwin Hacher est sortie dans les salles fran­çai­ses depuis le 16 juillet.

Candide Etienne
28 juillet 2003

Les inter­views sont de Olivier Barlet d’Africultures.
http://www.afri­cultu­res.com

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