Le septième art en deuil
Publié le : jeudi 18 mars 2004

Jean Rouch vient de nous faus­ser com­pa­gnie", la nou­velle est donnée par Laurent Clavel, le direc­teur du Centre cultu­rel franco-nigé­rien de Niamey mer­credi à 22h aux ciné­phi­les sor­tant du Théâre de plain air. Le décès du père du cinéma direct a été cons­taté à l’hôpi­tal de Galmi (Nord Est du Niger), 400 km de Niamey, où il avait été trans­féré à la suite d’un acci­dent de cir­cu­la­tion.

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Jean Rouch face à la presse nigérienne

Venant de Niamey avec son épouse, et ses amis, l’acteur Damouré Zika et le réli­sa­teur Moustapha Alassane, il se ren­dait à Tahoua, 520 km de niamey, où il devait visi­ter les nou­vel­les ins­tal­la­tions du studio d’Alassane. l’ambas­sa­deur de France au Niger, qui assiste aux pro­jec­tions depuis samedi soir à côté de Jean Rouch, se trou­vait pré­sent au début des séan­ces de pro­jec­tions. Son départ pré­ci­pité avait été noté par cer­tains dans l’assis­tance.

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Jean Rouch au CCFN
(c) Clap Noir

Jean Rouch, âgé de 86 ans, était revenu à Niamey ven­dredi der­nier pour pré­sen­ter entre autres, Le rêve plus fort que la mort, son der­nier film. Dans le cadre de la rétros­pec­tive du cinéma au Niger (14 au 22 février), le week-end der­nier avait été consa­cré à une dizaine de ses œuvres dont la majo­rité a été réa­li­sée au Niger, sur le fleuve ou sur les bords du fleuve Niger. Samedi, com­men­tant des images sur la grande famille de Damouré Zika, qui l’a intro­duit aux popu­la­tions rive­rai­nes de Niamey : "Jai fait 150 films, autant que Damouré a fabri­qué de petits-enfants".

A la suite de cet évènement tra­gi­que, les orga­ni­sa­teurs se sont concer­tés pour savoir quelle suite donné à la retros­pec­tive. La fin du film de Jean Rouch, Le rêve plus fort que la mort a apporté la réponse. En effet, Diouldé Laya disait "On conti­nue". Il fal­lait donc conti­nuer le tra­vail, à filmer, à réa­li­ser, à rêver, la retros­pec­tive.

Le jeudi matin, à l’ouver­ture de la confé­rence sur la conser­va­tion du patri­moine, Diouldé Laya, eth­no­lo­gue et com­pa­gnon de Rouch devait exhor­ter les cinéas­tes et les orga­ni­sa­teurs à pour­sui­vre l’action du cinéaste dis­paru.

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Jean Rouch et son épouse
(c) Clap Noir

Clap Noir, dont une équipe suit la Rétrospective du cinéma au Niger, tou­chée par cette perte subite, pré­sente ses condo­léan­ces à l’épouse de Jean Rouch, à sa famille, à ses amis et à tous les cinéas­tes nigé­riens.

Jean-Baptiste Dossou-Yovo
19 février 2004

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