La chronique de Michèle
Publié le : mercredi 4 mars 2009
Reprise en mains !



Tout d’abord, veuillez excu­ser mon silence, bien indé­pen­dant de ma volonté. A peine arri­vée à Ouaga, jeudi 26 février, une angine m’est mécham­ment tombée dessus. Ajoutez à cela diver­ses démar­ches pesan­tes déjà racontées concer­nant le badge, et une cha­leur oubliée dans mes contrées pyré­néen­nes qui m’inci­tait à dormir sous le ven­ti­la­teur, (ce qui n’a rien arrangé d’ailleurs) et vous aurez com­pris que mes pre­miers jours de Fespaco aient été un peu dis­crets ! Aujourd’hui, grâce à la fée anti­bio­ti­que et à Marianne, pédia­tre nigé­rienne qui change de coif­fure tous les jours, je vais mieux, merci ! Tentons de nous rat­tra­per !
Bon, (comme on dit ici), je n’ai pas « rien vu » pen­dant ces jours fié­vreux, mais mal vu, c’est sûr.
Voici quand même quel­ques bribes « fes­pa­cis­tes », sau­vées des 39° des ces der­niers jours.
Samedi soir au Neerwaya : « Pièces d’Identités » de Mweze Ngangura, RDC. Dans la rétros­pec­tive, peu de monde, fraî­cheur du scé­na­rio qui montre tout de même une peuple belge très aviné !
Police :diman­che, en voi­ture avec les col­lè­gues, direc­tion le siège du fes­ti­val, nous sommes 6, trois devant, 3 der­rière. Deux poli­ciers nous inti­ment l’ordre de nous ranger sur le côté. Le pre­mier s’adresse à nous : « Et la famille ? », elle va bien merci, il rajoute, « vous êtes pré­sen­te­ment en infrac­tion, sur­charge du véhi­cule » ce que nous ne contes­tons pas, on aurait du se placer 2 devant, les autres der­rière. Pas de souci, ça s’arrange. Mais, tout de même, jamais entendu un flic, en France se préoc­cu­per de la santé des miens !

Cérémonie d’ouver­ture pour les pros au Ciné Burkina (tou­jours diman­che) . Un grand tapis rouge court le long de la rue, une estrade à l’entrée avec 3 mar­ches à monter et autant à des­cen­dre. Pas grand monde autour et la plu­part des invi­tés sem­blent être passés par l’autre porte. Projection du pre­mier film en com­pé­ti­tion Ma Sâsâ du came­rou­nais Daniel Kamwa. De beaux acteurs, une belle image (quand elle n’est pas trop sombre) au ser­vice du combat éternel de l’amour contre l’argent.

Circulation : on retrouve le marché cen­tral en tra­vaux, plus de toit mais dans les rues tout autour les car­re­leurs s’acti­vent : résul­tat des cour­ses, un quar­tier entier fermé à la cir­cu­la­tion ! Il ne me semble pas avoir vu beau­coup de bus verts de la SOTRACO, où sont-ils ? Des embou­teilla­ges énormes engor­gent le centre ville et sa cou­ronne tant et si bien que, malgré la cha­leur, il est beau­coup plus rapide de rejoin­dre son Rv pedi­bus !
Taxis : dur dur ! Certes le fes­ti­val est une aubaine pour eux, mais cer­tains sont âpres au gain et les trac­ta­tions péni­bles. Revenir du Neerwaya à minuit vous alour­dit sérieu­se­ment le budget.
L’invité d’hon­neur du Fespaco : il a vrai­ment une bonne tête mon­sieur Cheikh Modibo Diarra, tout d’abord j’ai cru qu’il était cinéaste et il me don­nait envie de voir ses films, ben non, il est juste le patron de Microsoft Afrique et quel­que chose à la NASA, ça alors !
Projections gra­tui­tes en plein air : c’est plus la mode ! Cette année le délé­gué géné­ral du Fespaco a voulu favo­ri­ser l’entrée dans les salles. Cinq gran­des salles à ciel ouvert (plus de 1000 places cha­cune) de la péri­phé­rie, sou­ve­nirs de l’ère Sankara qui en avait bâti par­tout, ont une pro­gram­ma­tion inté­res­sante. Mais quel est le prix de la place ? Et qui peut se payer un billet ?

Fantan Fanga des maliens Drabo et Diakité, en com­pé­ti­tion. Où il est ques­tion du meur­tre d’un albi­nos, d’une fli­quette superbe et incor­rup­ti­ble, et des tri­bu­la­tions d’une poi­gnée de gens pau­vres et hon­nê­tes pour confon­dre un riche poli­ti­cien véreux.
Ne pas rater le docu­men­taire de Jihan El-Tahri, Behind the Rainbow. En 2007 son « Requiem pour la révo­lu­tion » avait laissé un inou­blia­ble sou­ve­nir.
On n’est pas déçus ! Deux heures d’un tra­vail époustouflant sur la tran­si­tion de L’ANC en Afrique du Sud, le mou­ve­ment de libé­ra­tion au pou­voir, à tra­vers l’évolution entre 2 de ses plus grands cadres, com­pa­gnons d’exil pen­dant l’Apartheid et aujourd’hui rivaux : Thabo Mbeki et Jacob Zuma. Soudain, le mou­ve­ment s’accé­lère, on n’a pas assez de tous ses neu­ro­nes pour se concen­trer sur la démons­tra­tion pré­cise et docu­men­tée de Jihan qui a passé 4 ans sur ce film. A revoir !

A suivre

Michèle Solle

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