Inoussa Ousseini, cinéaste et homme de culture, porte le Forum africain du Film documentaire. C’est sur une initiative personnelle que ce forum à vu le jour et se perpétue pour le bonheur des cinéphiles nigériens. Nous l’avons rencontré pour un entretien.
Clap Noir : Après deux jours de forum, comment trouvez-vous l’édition de cette année ?
Inoussa Ousseini : L’édition de cette année est semblable à celle des autres années, pour la simple raison que se sont les mêmes choses. C’est-à-dire que ce forum est bâtît sur trois trépieds : les projections suivies des rencontres avec les cinéastes des films projetés, un colloque et les leçons de cinéma qui sont des moments privilégiés de rencontre avec des cinéastes expérimentés. Depuis trois ans, nous essayons, à partir de cette base, de construire quelque chose de solide.
Cette année, le forum vit un moment important. Il s’agit de la célébration du 50ième anniversaire du cinéma africain. D’où un programme important avec une soixantaine de films repartis sur trois sites de projection. Les débats sont beaucoup plus animés parce que, avec le temps, les jeunes cinéastes ont pris conscience et confiance en eux même. En un mot, je dirais que c’est l’édition de la maturité.
Le Forum fait trois hommage. L’un au cinéma africain, l’autre au Fespaco et le troisième à l’acteur nigérien Damouré Zika. Pourquoi trois hommages ?
Trois hommages parce l’actualité l’exige. On ne pas être voisin du Burkina et vouloir faire la promotion du cinéma africain, quelqu’en soit le genre, sans regarder ce qui se passe au Fespaco et sans parler du rôle important que ce festival joue dans la promotion des cinémas d’Afrique. Notre premier hommage est donc au Fespaco. Le second hommage, c’est aussi l’actualité qui nous le recommande. Il s’agit pour nous de rendre un témoignage mérité à de Damouré ZIKA, qui est éminent personnage du cinéma nigérien. Le troisième hommage est celui que nous rendons au cinéma africain. Elle est notre mère et comment parler du Fespaco et de Damouré Zika en dehors de cette mère. Nous nous devons donc de fêter dignement les 50 ans de notre cinéma.
Qu’est-ce qui vous a déterminé dans le choix des films à projeter ?
Le choix des films a été facile dans la mesure où nous connaissons l’histoire du cinéma africain de 1959 au dernier étalon de Yenenga. Nous avons donc fait le choix des films qui ont marqué notre cinéma, et qui n’ont pas forcément reçu l’Etalon au Fespaco. Il faut retenir que même si un film ne gagne pas de prix, il peut marquer l’histoire. Pour exemple, je peux citer le film de Kini et Adams de Idrissa OUEDRAOGO et Bal Poussière de Henri DUPARC.
Nous avons remarqué qu’il y a plus de film de fiction que de documentaire, pourquoi ?
Mais c’est évident, le cinéma africain est fait essentiellement de films de fiction. En Afrique, vous l’avez remarqué sans doute, la création c’est la fiction, ce n’est pas encore le documentaire. Comme nous célébrons le 50ième anniversaire du cinéma africain, nous avons misé plus sur les fictions que les documentaires. Mais, il est bien vrai que le continent connait de bon documentariste, et que des documentaires de qualités sont produits sur le continent. Nous continuerons avec les documentaires aux prochaines éditions.
L’organisation a-t-elle été facile ? Avez-vous trouvez facilement un financement ?
Aucune organisation n’est facile. Il faut beaucoup de volonté. La particularité de notre organisation c’est le bénévolat. Les personnes avec qui nous travaillons sont des gens qui ont envie de faire avancer le cinéma. Et pour cela, ils s’investissent pour que l’organisation réussisse.
Lawal Boubacar et Candide Etienne
Clap Noir
Association Clap Noir
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93100 Montreuil - France