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Forum du documentaire : « l’édition de la maturité »
Publié le : samedi 5 décembre 2009
Niamey 2009

Inoussa Ousseini, cinéaste et homme de culture, porte le Forum afri­cain du Film docu­men­taire. C’est sur une ini­tia­tive per­son­nelle que ce forum à vu le jour et se per­pé­tue pour le bon­heur des ciné­phi­les nigé­riens. Nous l’avons ren­contré pour un entre­tien.

Clap Noir : Après deux jours de forum, com­ment trou­vez-vous l’édition de cette année ?

Inoussa Ousseini : L’édition de cette année est sem­bla­ble à celle des autres années, pour la simple raison que se sont les mêmes choses. C’est-à-dire que ce forum est bâtît sur trois tré­pieds : les pro­jec­tions sui­vies des ren­contres avec les cinéas­tes des films pro­je­tés, un col­lo­que et les leçons de cinéma qui sont des moments pri­vi­lé­giés de ren­contre avec des cinéas­tes expé­ri­men­tés. Depuis trois ans, nous essayons, à partir de cette base, de cons­truire quel­que chose de solide.

Cette année, le forum vit un moment impor­tant. Il s’agit de la célé­bra­tion du 50ième anni­ver­saire du cinéma afri­cain. D’où un pro­gramme impor­tant avec une soixan­taine de films repar­tis sur trois sites de pro­jec­tion. Les débats sont beau­coup plus animés parce que, avec le temps, les jeunes cinéas­tes ont pris cons­cience et confiance en eux même. En un mot, je dirais que c’est l’édition de la matu­rité.

Le Forum fait trois hom­mage. L’un au cinéma afri­cain, l’autre au Fespaco et le troi­sième à l’acteur nigé­rien Damouré Zika. Pourquoi trois hom­ma­ges ?

Trois hom­ma­ges parce l’actua­lité l’exige. On ne pas être voisin du Burkina et vou­loir faire la pro­mo­tion du cinéma afri­cain, quelqu’en soit le genre, sans regar­der ce qui se passe au Fespaco et sans parler du rôle impor­tant que ce fes­ti­val joue dans la pro­mo­tion des ciné­mas d’Afrique. Notre pre­mier hom­mage est donc au Fespaco. Le second hom­mage, c’est aussi l’actua­lité qui nous le recom­mande. Il s’agit pour nous de rendre un témoi­gnage mérité à de Damouré ZIKA, qui est éminent per­son­nage du cinéma nigé­rien. Le troi­sième hom­mage est celui que nous ren­dons au cinéma afri­cain. Elle est notre mère et com­ment parler du Fespaco et de Damouré Zika en dehors de cette mère. Nous nous devons donc de fêter digne­ment les 50 ans de notre cinéma.

Qu’est-ce qui vous a déter­miné dans le choix des films à pro­je­ter ?

Le choix des films a été facile dans la mesure où nous connais­sons l’his­toire du cinéma afri­cain de 1959 au der­nier étalon de Yenenga. Nous avons donc fait le choix des films qui ont marqué notre cinéma, et qui n’ont pas for­cé­ment reçu l’Etalon au Fespaco. Il faut rete­nir que même si un film ne gagne pas de prix, il peut mar­quer l’his­toire. Pour exem­ple, je peux citer le film de Kini et Adams de Idrissa OUEDRAOGO et Bal Poussière de Henri DUPARC.

Nous avons remar­qué qu’il y a plus de film de fic­tion que de docu­men­taire, pour­quoi ?

Mais c’est évident, le cinéma afri­cain est fait essen­tiel­le­ment de films de fic­tion. En Afrique, vous l’avez remar­qué sans doute, la créa­tion c’est la fic­tion, ce n’est pas encore le docu­men­taire. Comme nous célé­brons le 50ième anni­ver­saire du cinéma afri­cain, nous avons misé plus sur les fic­tions que les docu­men­tai­res. Mais, il est bien vrai que le conti­nent connait de bon docu­men­ta­riste, et que des docu­men­tai­res de qua­li­tés sont pro­duits sur le conti­nent. Nous conti­nue­rons avec les docu­men­tai­res aux pro­chai­nes éditions.

L’orga­ni­sa­tion a-t-elle été facile ? Avez-vous trou­vez faci­le­ment un finan­ce­ment ?

Aucune orga­ni­sa­tion n’est facile. Il faut beau­coup de volonté. La par­ti­cu­la­rité de notre orga­ni­sa­tion c’est le béné­vo­lat. Les per­son­nes avec qui nous tra­vaillons sont des gens qui ont envie de faire avan­cer le cinéma. Et pour cela, ils s’inves­tis­sent pour que l’orga­ni­sa­tion réus­sisse.

Lawal Boubacar et Candide Etienne

  • Le 28 décembre 2009 à 20:37, par ousmane ilbo mahamane

    Je suis très ravi de constater que le cinéaste nigérien et homme politique Inoussa Ousseïni est en train de continuer un travail faramineux et je l’encourage de toutes mes forces. Dans son discours d’ouverture des Recan’96, il avait dit je me rappelle très bien que je venais de ressusciter le cinéma nigérien de ses cendres. Il y a en effet de quoi me réjouir quand je constate que la caméra que j’avais trouvé complètement brulée, dont personne ne voulait, même pas les cinéastes nigériens, et que par ma volonté, mes capacités de croire en ce que je fais, j’ai réussi a la redémarrer et aujourd’hui elle recommence à tourner. Ce que Inoussa est en train de faire me réconforte dans ma volonté de croire encore plus en moi et j’estime qu’il est du devoir de tous les nigériens de faire autant, c’est-à- dire de laisser des traces positives pour le développement de ce pays qui nous est cher.

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