La 14ème édition du Marché International de la télévision et du Cinéma Africain (MICA) a été lancée depuis le 28 février à Ouagadougou. Ce marché se tient cette année dans l’enceinte de la SIAO, à plusieurs kilomètres du siège du FESPACO. Cette année, à en voir l’ossature de l’organisation, on se rend compte qu’il y’a une véritable décentralisation des différents évènements liés au FESPACO. A tord ou à raison, beaucoup en souffrent.
Deux pavillons ont été aménagés au siège du SIAO et la plupart des professionnels de l’audiovisuel y ont loué un stand. 400.000 francs CFA les 10m2. Objectif, se faire de la visibilité, vendre leurs produits. On pourrait rencontrer autant de maisons de productions que de société de fabrication de matériel de tournage et de montage numérique. Parmi ceux-là, la maison INS Vidéo. Après dix ans de présence au Fespaco, les représentants de la société semblent désarçonnés devant les innovations de la 21ème édition. « Cette année, notre présence à consister à présenter plusieurs éléments. Le premier élément c’est la présentation du ‘’tricaster’’ qui est une régie qui comporte plusieurs entrées ou une régie virtuelle où vous avez la possibilité de faire plusieurs décors en fonction des thèmes » a dit Jean Claude Sawadogo, un des représentants de la société. Cette régie composée d’une unité centrale, d’un moniteur, du logiciel et d’autres accessoires coûte en moyenne la bagatelle somme de 10 millions de francs CFA. "Il faut se dire que nous avons beaucoup d’attente par rapport au FESPACO, nous avons investi énormément pour déplacer notre matériel, malheureusement, nous sommes un peu déçu parce que le programme n’est pas respecté et nous pensons rencontrer des professionnels et jusque là, c’est des élèves et des étudiants qui passent. Les professionnels, on ne sait pas où ils sont. Est-ce que c’est parce que c’est loin que les gens ne viennent pas ? ", nous a-t-il confié.
Même son de cloche au niveau de Hermès production qui est une agence de communication basée à Ouagadougou. Pour l’année 2008, l’agence a décidé de faire de la production. ‘’C’est dans ce cadre que nous avons produit ‘’ça bouge’’ un télé-gag africain de trois minutes avec des histoires rigolotes qui parlent de tous les maux qui minent nos société. A côté, nous avons produit un court métrage ‘’le prix de l’inconscience’’.
Nous sommes à la recherche d’éventuels acheteurs pour nos films.’’ A dit Lallogo Haoua, la gérante du stand de Hermès. Selon elle, depuis l’ouverture du MICA, les visiteurs ne sont pas là ! ‘’Ce que nous attendions du MICA, ce n’est pas ce que nous sommes en train de vivre. Les visiteurs viennent au compte goutte et les professionnels font défaut. Nous n’avons que des étudiants parce qu’ils prennent cours ici et c’est assez compliqué’’ a confié Haoua.
Dans les autres stands, c’est le même désarroi, et pourtant, la qualité est là ! Beaucoup de pays sont représentés et les Sud africains, fidèles à leur habitude se sont déplacés en grande pompe au MICA. Malheureusement, leur production de qualité souffre d’un aura… les potentiels acheteurs ne sont pas là et déjà, beaucoup pensent déjà que c’est un fiasco !
Candide Etienne
Clap Noir
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