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Maïmouna Diarra : "Dans Bamako tout le texte est improvisé"
Publié le : samedi 4 août 2007






Maïmouna Helen Diarra est une actrice malienne. Au Fespaco 2007, deux films dans les­quels elle a joué étaient à l’affi­che. Il s’agit de Bamako d’Abderrahmane Sissako et Faro, la reine des eaux de Salif Traoré. Entretien.

Vous êtes à l’affi­che de deux films cette année Faro et Bamako , pouvez vous nous parler de ces deux rôles très dif­fé­rents ?
Je com­men­ce­rai par Bamako qui n’est pas en com­pé­ti­tion mais qui a eu un prix. Je dirai que c’est un film d’intel­lec­tuel, parce que beau­coup ne le com­pren­nent pas. Mon rôle dans ce film est une femme bat­tante qui au fil du temps et au fil du procès explose, car elle ne peut pas conce­voir qu’un noir puisse défen­dre un blanc au profit des noirs. Vu ce que toute l’Afrique sup­porte.

Votre tra­vail de comé­dienne sur ces deux films est tota­le­ment dif­fé­rent ?
Oui dans Bamako tout le texte est impro­visé, c’est très dif­fé­rent comme tra­vail. Dans Faro le texte était écrit.

Qu’est ce que vous pré­fé­rez ? Le tra­vail d’impro­vi­sa­tion ou un texte écrit ?
Moi les deux. Les deux m’inté­resse. Dans Faro , je jouais la maman, une femme qui en a marre des cou­tu­mes, des lois, une femme tou­jours cloî­trée dans sa case et qui ne peut pren­dre aucune déci­sion et qui main­te­nant veut son indé­pen­dance.

Deux films où vous êtes une femme qui se bat contre les tra­di­tions, vous aime­riez être la porte parole des femmes afri­cai­nes ?
Bien sûr que oui, que ce soit dans ce film ou dans les autres, j’ai tou­jours été une porte parole.

Grâce à Bamako, vous allez étendre votre popu­la­rité en dehors de l’Afrique où vous êtes déjà très célè­bre. Vous rêve­riez d’être reconnue en Occident ?
J’espère bien, c’est vrai que je suis très connue à Bamako et en Afrique mais avec ce film je vais tou­cher un public plus large. Jusqu’à pré­sent je n’ai pas encore eu mon addi­tion.

Cela vous per­met­trait de deve­nir la porte parole des femmes afri­cai­nes aussi en Occident ?
Pourquoi pas ? Je l’espère.

Est-ce qu’il y a des réa­li­sa­teurs occi­den­taux avec qui vous aime­riez tour­ner ?
J’ai déjà tourné avec Michael Haneke dans Code inconnu.

Quelle dif­fé­rence avez-vous cons­taté en tour­nant avec Haneke ?
Les moyens. Tu es pro­gram­mée, tu tour­nes et tu ren­tres. Ici en Afrique c’et plus com­pli­qué. Ce n’est pas la même atmo­sphère. Par exem­ple quand tu tour­nes de Bamako à Ségou, se sont de lon­gues dis­tan­ces, tu dois regrou­per les comé­diens ensem­ble et c’est trop de dépen­ses. En revan­che, sur le tour­nage d’Haneke tout est pla­ni­fié, tu ne dois pas raté ton jour de tour­nage. Tout est très cadré. Mais il y a les aléas cli­ma­ti­ques qui pro­vo­quent les dif­fi­cultés. Les deux ont des pro­blè­mes à gérer et c’est ce qui est bien.

Propos recueillis par Isabelle Audin

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