Accueil > Archives > 2007 > « Cinéma et Mémoire »
« Cinéma et Mémoire »
Publié le : mercredi 14 novembre 2007
Hommage à Sembène Ousmane

Suite au très vif succès de la 1ère édition en 2006 à Niamey ; les orga­ni­sa­teurs ont décidé de renou­ve­ler cette année la 2nde édition du Forum Africain du Film Documentaire (ini­tia­le­ment envi­sa­gée comme une mani­fes­ta­tion bien­nale). Intitulée Cinéma et Mémoire , elle se dérou­lera du 3 au 9 décem­bre 2007, à Niamey .




Il s’agira de pré­sen­ter une dizaine de films réa­li­sés au ser­vice d’un impé­ra­tif : le « devoir de mémoire ». Soucieux de par­ti­ci­per à cette dyna­mi­que posi­tive, de nom­breux réa­li­sa­teurs se sont atta­chés à mettre une part de l’Histoire en scène. Parmi eux, l’un des plus illus­tres cinéas­tes afri­cains : Sembène Ousmane .

Avec son pre­mier long métrage, La Noire de … (1966) qui dénonce la condi­tion d’une jeune séné­ga­laise deve­nue l’esclave d’un couple de bour­geois blancs, Sembène Ousmane s’ins­talle d’emblée sur le ter­rain qu’il inves­tira jusqu’à la fin de ses jours : celui de la cri­ti­que sociale et poli­ti­que. Terrain sen­si­ble où s’ins­crit également Camp de T hia­roye (1988), film hom­mage aux tirailleurs séné­ga­lais vic­time, lors de sa sortie, d’une cen­sure caté­go­ri­que : la France refuse d’assu­mer l’épisode qu’il dénonce… acca­blant pour l’armée colo­niale.

Autodidacte de génie (à la fois roman­cier, acteur et pro­duc­teur), l’ « aîné des anciens » est l’auteur d’un cinéma engagé et mili­tant que la 2 nde édition du Forum Africain du Film Documentaire sou­haite hono­rer dès l’ouver­ture du Forum. Elle s’asso­ciera à l’Etat du Niger pour rendre hom­mage à la contri­bu­tion ines­ti­ma­ble de Sembène Ousmane à la pro­mo­tion du cinéma afri­cain. Elle évoquera également son atta­che­ment au Niger où il condui­sit, en 1981, une délé­ga­tion de cinéas­tes afri­cains de la FEPACI venus pré­sen­ter leurs condo­léan­ces au gou­ver­ne­ment nigé­rien et à la famille d’Oumarou Ganda. Tous s’incli­nè­rent sur la tombe de ce grand artiste. À l’issue de cet événement, le Président Seyni Kountché fit don de 10 mil­lions de francs CFA aux cinéas­tes afri­cains. Sembène Ousmane uti­lisa ce don pour orga­ni­ser un col­lo­que sur le cinéma afri­cain en 1982, à Niamey, en par­te­na­riat avec l’asso­cia­tion des cinéas­tes nigé­riens.

Voici l’une des rai­sons pour les­quel­les le Niger tient à rendre hom­mage à Sembène Ousmane qui reçut, quel­ques mois avant sa mort, en juin 2007, les insi­gnes d’offi­cier de l’ordre de la Légion d’hon­neur de la République fran­çaise.

La pro­gram­ma­tion sera cen­trée sur deux thèmes : Regards sur l’escla­vage et Paroles de com­bat­tants.

Regards sur l’escla­vage
Une prise de cons­cience géné­ra­li­sée du « devoir de mémoire » a entraîné la réa­li­sa­tion de gran­des études et réflexions sur l’escla­vage et ses consé­quen­ces en Afrique.

Les cinéas­tes afri­cains ne sont pas restés en dehors de ce mou­ve­ment : ils ont eux aussi dénoncé l’escla­vage trans­at­lan­ti­que ; ils sont eux aussi passés outre les sus­cep­ti­bi­li­tés poli­ti­ques de leur propre pays pour foca­li­ser l’atten­tion sur des formes d’escla­vage inter­nes sou­vent négli­gées.

Paroles de com­bat­tants
Ils ont quitté leur pays pour prêter main-forte à la France lors de la seconde guerre mon­diale, en Algérie ou encore en Indochine… Bilan : des dizai­nes de mil­liers de sol­dats afri­cains morts ou portés dis­pa­rus. « La jour­née des tirailleurs séné­ga­lais » repré­sente l’occa­sion de rendre hom­mage à l’ensem­ble des tirailleurs afri­cains – ce à quoi la 2 nde édition du Forum Africain du Film Documentaire sou­haite vive­ment par­ti­ci­per à tra­vers la pré­sen­ta­tion de films dédiés à leurs réa­li­tés ; dans l’espoir de contri­buer, à son échelle, à la valo­ri­sa­tion de la mémoire col­lec­tive.

Les films :

- Cabascabo Fiction - Oumarou Ganda , Niger,1969, 48 min.
- Camp de Thiaroye Fiction - Sembène Ousmane
- Thierno Faty Sow , Sénégal- France, 1988, 148 min.
- Emitaï, Dieu du ton­nerre Fiction – Sembène Ousmane , Sénégal, 1971, 95 min.
- Sarzan Fiction - Momar Thiam , Sénégal, 1963, 29 min.
I- ndi­gè­nes Fiction - Rachid Bouchareb , France-Maroc-Algérie, 2006, 128 min .
- Ezra Fiction - Newton Aduaka , France, 2006, 103 min.
- Babatou (Les trois conseils) Fiction – Jean Rouch , Niger-France, 1975, 90 min. Scénario : Boubou Hama
- Nantes, Archéologie de la mémoire Documentaire - Kitia Touré , France, 1994, 20 min.
- Le cou­rage des autres ou Gandaogo Fiction - Christian Richard , Burkina-France, 1982, 92 min.
- Adanggaman Fiction - Roger Gnoan M’Bala , Côte d’Ivoire, 2000, 95 min.

In dos­sier de presse

Également…
1

Clap Noir
Association Clap Noir
18, rue de Vincennes
93100 Montreuil - France
Tél /fax : 01 48 51 53 75