Alors que la majo­rité des cinéas­tes afri­cains sont diplô­més de pres­ti­gieu­ses écoles de cinéma occi­den­ta­les, le Fespaco fait un pas en avant en pro­pul­sant les élèves issus de cen­tres de for­ma­tion afri­cains dans la com­pé­ti­tion offi­cielle. Ainsi, 6 écoles afri­cai­nes dont 4 en com­pé­ti­tion ont été conviées au Burkina Faso pour pré­sen­ter leur tra­vail et favo­ri­ser des échanges : l’AFDA sud-afri­caine, l’ESAV et l’ISMC maro­cains, l’IFTIC du Niger, l’ISMA béni­noise et l’ISIS bur­ki­nabè. Pour repla­cer le tra­vail de ces cen­tres de for­ma­tion à l’échelle inter­na­tio­nale, plu­sieurs pays étrangers par­ti­ci­pent au rendez-vous : la Belgique à tra­vers l’IAD et l’INSAS, la Suède via la Stockholms Dramatiska Högskola, les Pays-Bas avec la Nederlandse Film en Televisie Academie et la France à tra­vers l’Université Jules Verne de Poitiers.

Au pro­gramme de la semaine, de nom­breu­ses ren­contres favo­ri­se­ront la for­ma­tion des étudiants mais aussi leur mise en réseau. Trois master-clas­ses ani­mées par des réa­li­sa­teurs pro­fes­sion­nels (Mahamat-Saleh Haroun, Arnold Antonin, Idrissa Ouédraogo) vise­ront à sen­si­bi­li­ser les jeunes à la direc­tion d’acteur, au docu­men­taire de créa­tion et au trai­te­ment de la musi­que de films dans la fic­tion. Un pla­teau TV mis en place au sein de l’Institut Supérieur de l’Image et du Son (ISIS) de Ouagadougou per­met­tra aux élèves de s’exer­cer dans le cadre de la 22e édition du Fespaco. Des pro­jec­tions quo­ti­dien­nes d’une qua­ran­taine de films des écoles invi­tées don­ne­ront un aperçu de la créa­tion contem­po­raine des étudiants. Quant aux 11 films en com­pé­ti­tion, ils seront pro­je­tés dans deux lieux du fes­ti­val : la salle CBC et le Petit Méliès de l’Institut Français.

Fédérer les dif­fé­ren­tes écoles est aussi l’objec­tif de cette semaine. A tra­vers la mise en place d’une ren­contre des res­pon­sa­bles d’établissements, la "Fenêtre sur les écoles de cinéma" espère favo­ri­ser la mise en place de par­te­na­riats péda­go­gi­ques. L’occa­sion aussi de donner la pos­si­bi­lité à chaque école de se pré­sen­ter à tra­vers des stands mis en place dans la cour de l’ISIS et inau­gu­rés par le Ministre de la Culture bur­ki­nabè Filippe Sawadogo et l’invité d’hon­neur du fes­ti­val, l’his­to­rien congo­lais Elikia M’Bokolo.

Présidé par le réa­li­sa­teur nigé­rian Newton Aduaka - lui-même diplômé de la London Film School - et com­posé de la tan­za­nienne Beatrix Mugishagwe, de la cana­dienne Françoise Wera, du tcha­dien Issa Serge Coelo (diplômé de l’ESRA fran­çaise) et de la bur­ki­nabè Marie-Jeanne Aouba (diplô­mée de l’ESEC fran­çaise et de l’INAFEC bur­ki­nabè), le jury des écoles va aussi juger la com­pé­ti­tion courts-métra­ges du fes­ti­val. L’occa­sion de mettre en pers­pec­tive le tra­vail des jeunes talents encore étudiants face à leurs aînés pro­fes­sion­nels.

Claire Diao