Film d’inauguration du FESPACO
Publié le : mardi 1er mars 2011
« Un pas en avant, les dessous de la corruption » du réalisateur béninois Sylvestre Amoussou à l’affiche

Les projecteurs au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou se sont effectivement allumés avec la projection, dimanche dernier au Ciné Burkina, du film d’inauguration « Un pas en avant, les dessous de la corruption » du réalisateur béninois Sylvestre Amoussou. Le premier ministre du Burkina, M. Tertius Zongo y a assisté après avoir foulé le tapis rouge et gravit les marches comme au Festival de Cannes.

Le film de 1 heure 45 mn est d’actua­lité. Sylvestre Amoussou en est le réa­li­sa­teur et l’acteur prin­ci­pal (Koffi Godomè). Il dénonce les affai­res téné­breu­ses, la grande mafia au sommet de l’Etat, bref la cor­rup­tion. Un pas en avant, les des­sous de la cor­rup­tion » relate l’his­toire de deux frères jumeaux dont l’un a été assas­siné après avoir décou­vert le cir­cuit de la mafia.

Le jumeau de Koffi, Boubacar dis­pa­raît alors que d’habi­tude, ils pas­sent tout leur temps à se télé­pho­ner. Tout d’un coup, il y a un qui ne télé­phone plus à l’autre. Ce der­nier est devenu inquiet et a com­mencé par cher­cher son frère. C’est lors de cette recher­che qu’il est tombé sur des affai­res qui le dépas­sent. Il décou­vre que la France a envoyé 5 tonnes de médi­ca­ments. Ces médi­ca­ments sont arri­vés à l’aéro­port d’un pays d’Afrique.

Mais fort curieu­se­ment, entre l’aéro­port et l’hôpi­tal pour lequel sont des­ti­nés les médi­ca­ments, il y a 4 tonnes qui dis­pa­rais­sent. Il se fait que c’est le frère jumeau dis­paru qui a été recruté pour trans­por­ter les médi­ca­ments. Koffi (Sylvestre Amoussou), malgré la peur au ventre va mener l’enquête jusqu’à son dénoue­ment final. Rien, même le fait que sa femme ait quitté le domi­cile conju­gal, du fait de son entê­te­ment à mener son enquête, ne peut le résou­dre à rebrous­ser chemin.

Koffi n’a plus rien que de retrou­ver son frère. Comme il aime à le dire dans le film, « je ne fume pas, je ne bois pas, je ne me drogue pas, je ne vote pas ». Il a de cela d’excep­tion­nel, qu’il n’a aucune once de mal­hon­nê­teté. Ce film sous la forme d’un thril­ler, teinté d’humour et de ten­dresse, dénonce la cor­rup­tion, les magouilles et les injus­ti­ces, orga­ni­sées par cer­tains et subies pas­si­ve­ment par une grande partie de la popu­la­tion afri­caine. En 6 ans de par­ti­ci­pa­tion au Fespaco, Sylveste Amoussou s’est sur­passé en réa­li­sant 2 longs métra­ges et un court métrage.

Le réa­li­sa­teur, fort du succès que le film a pré­senté au der­nier Fespaco (Africa Paradis) ne cesse d’émouvoir son public. Il s’estime comme un pana­fri­cain convaincu qui a un rêve pour l’Afrique, l’Union afri­caine. « J’ai ce rêve de nous réap­pro­prier nos images » dit-il. Avec des têtes d’affi­che de la comé­die afri­caine et de la dia­spora en France comme l’Ivoirien Sidiki Bakaba, la Guinéenne Mariam Kaba, la Sénégalaise Rokhaya Niang, la Française Sandrine Burlteau et le Guyanais Thierry Desrose, ce film se trans­forme en une œuvre "pana­fri­ca­niste".

Le film a été pro­jeté au Grand Meliès de Ouagadougou, hier, où un grand public a pu appré­cier l’œuvre. Déjà prix de l’inté­gra­tion en 2009 avec "Africa para­dis", qui avait marqué les esprits en ima­gi­nant des Européens venant clan­des­ti­ne­ment dans une Afrique deve­nue pros­père, Sylvestre Amoussou s’atta­que cette fois-ci à un des fléaux de l’Afrique qu’est la cor­rup­tion, malgré peut-être, un léger pro­blème dans le jeu de cer­tains acteurs.

Candide Etienne

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