Le jeune réalisateur nigérien, Elhadj Sani Magori a remporté, lors de la cérémonie des prix spéciaux de la 22ème édition du Fespaco, le Prix de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) dans la catégorie TV-Vidéo. Il s’agit de l’un des trois prix décernés par cette institution aux meilleures réalisations de l’espace UEMOA qui contribuent à la croissance économique et à la dynamique culturelle et politique de la sous-région. Le prix reçu par Elhadj Sani Magori est de 3 millions de FCFA pour son documentaire « Koukan Kurcia ».
« Kukan Kurcia » ou le cri de la tourterelle en Haoussa est un documentaire qui va à la rencontre des Nigériens poussés à l’exode par les chants de la cantatrice Zabia Hussey, qui exhortait au travail et la recherche du bien-être dans la région de Tahoua au Niger.
Le réalisateur, lui-même, fils d’un de ses exodants nigériens en Côte d’Ivoire, va convaincre la cantatrice de l’aider à faire revenir ceux qui étaient restés loin des leurs. Zabia accepte et la voilà partie avec Elhadj Sani Magori. Zabia, celle qui a incité au départ, cette-fois ci, va « retourner » sa chanson afin de demander à ceux qui sont partis, de rentrer au pays.
Le tournage de ce film, coproduit par Maggia Images du Niger et la SMAC production, s’est déroulé entre Février et Mars 2010 au Ghana, Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Niger.
En ce qui concerne le réalisateur, Elhadj Sani Magori est né en 1971 à Galmi dans la région de Tahoua. Il a obtenu son Bac D en 1994 et a bénéficié d’une bourse en Algérie où il suivit des cours en Agronomie saharienne.
En 2001, il est affecté au département des Cultures Irriguées à l’INRAN en tant qu’appelé du Service Civique National. C’est le passage dans cette institution qui lui a permis de s’intéresser au 7ème art car dit-il, là-bas, on préfère plus montrer les images aux producteurs pour leur expliquer par exemple comment mélanger les produits phytosanitaires ou comment faire les manipulations pratiques, et filmer les réunions avec les producteurs agricoles.
En 2007, il retourne sur les bancs de l’école à l’Université Gaston Berger de Saint Louis du Sénégal d’où il sort avec un diplôme de Master II en ’’réalisation cinéma documentaire de création’’. En 2008, il achève un Master 2 en réalisation documentaire de création à l’Université Gaston Berger de Saint Louis (Sénégal), avant de se lancer dans la réalisation.
’’Notre pain capital’’ est son premier film documentaire. Il dure 13 mn et a été réalisé en juillet 2008 en wolof (une langue du Sénégal), mais sous-titré en français. Le film a été réalisé dans le cadre d’un atelier conjointement encadré par Ardèche Images (Africadoc), l’Université Stendhal de Grenoble et Gaston Berger.
Son deuxième documentaire, un 52 minutes traitant d’un mariage en lien étroit avec la récolte et la vente du Violet de Galmi (l’oignon nigérien), intitulé "Pour le meilleur et pour l’oignon", s’est vu attribué le Prix Jean Rouch au Forum africain du film documentaire de Niamey en 2008.
Candide Étienne
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