Tous les jours pendant le festival, la chronique de Caroline Pochon
28 janvier 2009, la conférence de presse du Fespaco se déroule dans la grande salle de la nouvelle cinémathèque française ; Cinéastes africains et institutionnels français occupent les rangs. "Cette cinémathèque est à vous !", s’écrie Serge Toubiana, directeur de la cinémathèque, ... "dans une relation amicale, de prospective et d’aide" (...) "Il faut se dire que c’est un plaisir, on ne fait pas cela par devoir."
Michel Ouédraogo, nouveau Délégué Général du Festival, Mahamadou Ouédraogo, Beyon Luc Adolphe Tiao (ambassadeur du Burkina Faso à Paris)... Tout un aréopage de représentants du cinéma africain sont sur le podium, plusieurs s’appellent Ouédraogo, un nom du Burkina Faso, pays du Fespaco. On salue les journalistes, les artistes, on parle originalité, diversité... A l’Africaine, on ne manque pas de saluer les pionniers, les morts et leurs descendants, présents dans la salle : Paulin Vieyra (son fils intervient pour demander une subvention pour développer un prix Paulin Vieyra), Aimé Césaire sont cités, mais aussi Djibril Diop Mambéty et même Myriam Makeba... Et bien sûr, Sembène Ousmane. Nous apprenons qu’une statue a été érigée en son honneur à Ouagadougou. Elle mesure trois mètres de haut et elle est en métal doré satiné... Nous aurons l’occasion de la découvrir lors de la prochaîne édition du Fespaco !
On parle de la construction d’un Fespaco nouveau. L’une des nouveautés proposée est la double cérémonie d’ouverture. La première au stade du 4 aout, comme d’habitude, avec tout le monde et une seconde, pour les professionnels, au cinéma Le Burkina, avec tapis rouge, pour le lancement de la compétition. "Nous allons faire briller les étoiles africaines..." Quelques déclarations suivent : on se plaint de la fermeture des salles de cinéma en Afrique. Le nouveau président évoque l’idée que le Fespaco ne devrait plus être financé par l’Europe. Petits applaudissements polis dans la salle.
Mais le Fespaco avance sûr de lui encore : "le chasseur d’éléphant ne perd pas son temps à tirer sur des oiseaux" (sic). De fait, 664 films ont été envoyés aux équipes de sélection et pas moins de 374 films ont été retenus dans différentes sélections. Qui a dit que le cinéma africain était mort ? 19 films concourent en compétition long métrage, sous le regard d’un jury présidé par Gaston Kaboré. A la question du maintien du 35 millimètres comme critère de sélection, Michel Ouédraogo, Délégué Général du festival, répond à Benoît Tiprez, de Clap Noir, que "les règles sont sacrées". Huit des longs métrages de la sélection viennent de l’Afrique Noire francophone, dont le très attendu Ramata, de Léandre-Alain Baker (Congo). Quatre films reflèteront la prospérité du cinéma sud-africain, avec en particulier une grosse production : Jérusalema de Ralph Ziman. Le Nigéria, en revanche, n’est pas représenté en sélection de long métrage. Enfin, sept films nous viennent du Maghreb, dont certains, comme Mascarades de l’Algérien Lyes Salem ou Whatever Lola wants de Nabil Ayouch (Maroc) ont déjà été vus et appréciés. Pour ceux qui s’apprêtent à partir, la sélection de courts métrages, dont le jury sera présidé par Balufu Bakuba Kayinda (qui avait séduit en 1997 le public du Fespaco avec Le damier), est riche également, ainsi que la sélection documentaire. Beaucoup de films pertinents concourent également en sélection vidéo. Donc, rendez-vous au Burkina !
Clap Noir
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