Pour démarrer 2006 avec une belle énergie, Clap Noir a fixé son premier maquis culturel de l’année, samedi 7 janvier, au Studio de l’Ermitage, dans le 20ème arrondissement de Paris. Au programme : une soirée entièrement dédiée à l’Afrique, avec du cinéma, de la musique... le tout, accompagné de délicieux plats locaux. Bref, un savoureux cocktail pour passer un bon moment !
Une chose est sûre : la formule des Maquis culturels de Clap Noir fonctionne à merveille. De la projection du film culte d’Abderrahmane Sissako « La vie sur terre » au concert de la voix montante du Sénégal, Cherif Mbaw, la salle n’a pas désempli ! Pour regarder le long métrage, le public, de tous âges et de toutes cultures, s’est pressé pour trouver une place assise, dans la bonne humeur et la convivialité ! L’histoire : Dramane, un cinéaste vivant en France, revient à Sokolo, un village malien où vit son père, pour assister au passage à l’an 2000. Sur fond d’autobiographie, Abderrahmane Sissako, qui interprète le premier rôle, offre une chronique à la fois réaliste, poétique et comique d’un village africain. « L’oreille collée au sol, j’entendis passer Demain », dit l’homme de lettres martiniquais, Aimé Césaire, dont les paroles en voix off ajoutent de la gravité et du lyrisme à ce film en étroite communion avec la culture africaine. À Sokolo, le passage à l’an 2000, annoncé par RFI, une radio venue d’ailleurs, ne change rien : la vie continue, comme si le temps était suspendu. Les personnages semblent visiter les mêmes lieux à l’infini, répéter les mêmes gestes. Cette impression de décalage est renforcée par la succession de variations autour de quelques scènes de la vie villageoise : Sokolo, ses habitants, son rythme paisible, ses balades en bicyclettes, les scènes au bureau de poste où des clients tentent de joindre des proches, le farniente des hommes du village assis à l’ombre d’un mur, les artisans au travail... sans oublier les interventions du présentateur de Radio Sokolo et les apparitions répétées de la belle Nana ! Après ce film très réussi (mention spéciale à la lumière et à la musique de Salif Keïta), ce fut au tour de Cherif Mbaw d’enthousiasmer le public déjà conquis ! Sur des rythmes de m’balax, cet auteur-compositeur, interprète et guitariste, qui a suivi la formation de Youssou N’Dour, a offert un concert d’une grande qualité. Sur la piste, ils étaient nombreux à reproduire, avec talent, les pas de la danse favorite du Sénégal. Un pur plaisir pour les oreilles, et les yeux aussi ! Après un tel succès, une seule question nous vient à l’esprit : à quand le prochain Maquis ?
Sophie Hoffelt et Claudine Barry, chargée d’études au service de l’exploitation du CNC.
Clap Noir
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