C’est dans une atmo­sphère fes­tive que le réa­li­sa­teur Owell Brown a pré­senté son film au Ciné Burkina. Seul film ivoi­rien de la com­pé­ti­tion, cette comé­die sen­ti­men­tale s’est ouverte devant une salle archi comble.

Déjà auréolé du Prix Sembène Ousmane par le fes­ti­val Miroirs et Cinémas d’Afrique de Marseille pour son pre­mier long-métrage No way (France, 2008), Owell Brown marque défi­ni­ti­ve­ment son entrée sur le sol afri­cain avec son deuxième film.

Jeune fille indé­pen­dante, Estelle (Emma Lohoues) a créé son propre salon de beauté contre l’avis de tous. Célibataire malgré ses nom­breux atouts, elle sus­cite les convoi­ti­ses de nom­breux jeunes hommes, notam­ment ceux que sa mère et ses amis lui pré­sen­tent régu­liè­re­ment. Fille de bonne famille, elle ne remar­que même pas Marcus (Mike Danon), l’employé du pres­sing qui n’a d’yeux que pour elle. Jusqu’à ce qu’une agres­sion ren­verse les rôles entre la belle et l’employé...

A l’heure où la Côte d’Ivoire se déchire entre deux gou­ver­ne­ments, Le mec idéal met en avant un thème récur­rent à de nom­breu­ses his­toi­res d’amour : la classe sociale. Estelle est issue d’une famille bour­geoise ivoi­rienne. Belle maison, beaux habits (une nou­velle tenue par jour), beaux bijoux, elle ne peut qu’être sen­si­ble à l’aisance finan­cière de William (Serge Abessolo), brillant avocat et ami de Marcus que ses copi­nes ont casté spé­cia­le­ment pour elle. Avec lui, c’est res­tau­rants chics, par­ties de golf et bala­des en bateau alors que « l’ami » Marcus ne lui offre que bala­des au marché, piz­ze­rias et pou­lets déplu­més.

Le Mec Idéal confronte donc la Côte d’Ivoire bling bling que l’on retrouve dans les clips musi­caux influen­cés par les pro­gram­mes télé­vi­sés amé­ri­cains à l’Abidjan Farot plus proche du citoyen lambda. Si l’enjeu du film est pré­vi­si­ble à l’avance, c’est l’inter­pré­ta­tion du film qui lui donne de l’épaisseur. Personnages étoffés, jeu d’acteur cré­di­ble, rebon­dis­se­ments maî­tri­sés, voilà autant de raison d’appré­cier ce film et d’affir­mer qu’il obtien­dra un franc succès en salle.