Les morts ne sont pas morts
Publié le : vendredi 4 mars 2011
Fespaco 2011




Tinye so, la maison de la vérité. Tel est le titre du court métrage que Daouda cou­li­baly pré­sente en com­pé­ti­tion. À la bien­nale passée, il était au Fespaco avec son pre­mier court métrage, "Il était une fois l’indé­pen­dance". Cette fois-ci, Daouda traite d’un sujet hau­te­ment cultu­rel : la place des ancê­tres dans la société actuelle. Nous l’avons ren­contré.






Parlez-nous de votre film

Ce film raconte l’inquié­tude de nos ancê­tres. Une inquié­tude liée au fait qu’ils se deman­dent ce que nous fai­sons de la culture qu’ils nous ont laissé en héri­tage, c’est-à-dire nos lan­gues, nos valeurs et notre his­toire. Tinye so décrit ce que nos ancê­tres pour­raient nous dire. C’est un film qui se regarde aussi bien visuel­le­ment que du côté de la lit­té­ra­ture. J’ai uti­lisé des poèmes qui ont été chan­tés. J’ai uti­lisé trois poèmes. Le pre­mier traite de la langue, le second de nos valeurs et le troi­sième de notre his­toire.

Nous avons une tra­di­tion en Afrique et au Mali qui donne une place aux ancê­tres. Birago Diop le dit si bien « les morts ne sont pas morts ». Ils sont donc autour de nous, ils nous accom­pa­gnent et c’est dom­mage que nous nous pri­vions de toutes ces forces qui nous entou­rent.
Pourquoi un jeune comme vous s’inté­resse-t-il à cette thé­ma­ti­que ?
J’ai d’abord été ins­piré par le poème de Birago Diop. J’ai trouvé que ce poème tra­dui­sait une pensée for­te­ment afri­caine et, la meilleure façon de faire revi­vre ce texte c’est de le mettre dans le contexte de la tra­di­tion, cette tra­di­tion qui veut que la nuit, les ancê­tres vien­nent nous parler et nous donner des conseils.

Croyez-vous que les ancê­tres revien­nent sur terre pour parler aux hommes ?

Comment dire… fran­che­ment est-ce que les esprits sont autour de nous ? Je ne sais pas. Mais le fait d’envi­sa­ger la pos­si­bi­lité de leurs exis­ten­ces autour de moi me donne la force dans mes acti­vi­tés quo­ti­dien­nes. Finalement, je n’ai même pas envie de véri­fier s’ils sont là. Le simple fait de penser que les ancê­tres sont autour de nous suffit pour me donner la foi en cette réa­lité. Vous savez, il y a une partie de moi qui se veut ration­nelle et qui me dit, cette réa­lité ne peut être vraie. J’ai voulu mon­trer dans le film que notre spi­ri­tua­lité, elle existe dans ce que nous fai­sons tous les jours. Elle existe dans notre culture. Cela peut cho­quer cer­tai­nes per­son­nes, mais il faut com­pren­dre que c’est une vérité cultu­relle qui peut nous amener à une vérité uni­ver­selle.

Comment le public a-t-il réagi au film ?

J’ai uti­lisé des effets spé­ciaux et des idéo­gram­mes dans le film. Le public m’a beau­coup parlé de l’aspect visuel du film qui j’espère avoir fait voya­ger les gens.

Candide Étienne

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