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Jeunesse africaine - 1
Publié le : dimanche 6 novembre 2011
Africa in Motion 2011

Du Ballon d’or à Abouna en passant par Un héros et La caméra de bois, nombre de longs-métrages africains mettent en scène une jeunesse en souffrance mais volontariste qui n’aspire qu’à réaliser ses rêves et vivre un avenir meilleur. Pour sa 6e édition, le festival Africa in Motion s’est concentré sur le thème Enfance & Jeunesse en Afrique, valorisant ainsi les films réalisés pour, avec et par des jeunes.





Princes en longs

Le fes­ti­val écossais Africa in Motion a pro­grammé cette année deux longs-métra­ges du Maghreb, Bab’Aziz, le prince qui contem­plait son âme [de Nacer Khemir, Tunisie/Iran, 2005] et Ali Zaoua, prince de la rue [de Nabil Ayouch, Maroc, 2000]. Ces deux his­toi­res de prince met­tent en scène de talen­tueux acteurs tels que la belle Maryam Hamid (Bab’Aziz) ou les tou­chan­tes têtes brû­lées Mounïm Kbab, Mustapha Hansali et Abdelhak Zhayra (Ali Zaoua). Fables sur la reli­gion soufie et les enfants de la rue, ces deux films abor­dent de manière poé­ti­que l’enfance et ses rêves tout en sou­li­gnant la place que peu­vent jouer les adul­tes dans leur cons­truc­tion (le grand-père, la figure mater­nelle). En sou­li­gnant la place des enfants par rap­port aux parents, cette sub­tile pro­gram­ma­tion a mobi­lisé près de 500 spec­ta­teurs essuyant par­fois dis­crè­te­ment leurs larmes dans le silence bien­veillant de la salle 2 de FilmHouse.


Zebu and the Photo Fish

Courts d’enfants

La pro­gram­ma­tion de films pour enfants s’est concen­trée sur 7 courts-métra­ges pro­ve­nant de 6 pays afri­cains, majo­ri­tai­re­ment anglo­pho­nes. Zebu and the Photo Fish de Zipporah Nyaruri [Ouganda, 2011, 12min] est à l’image de Deweneti [de Dyana Gaye, Sénégal, 2006] ou de La petite ven­deuse de soleil [de Djibril Diop Mambéty, Sénégal, 1998].
Fils cou­rage, Zebu pêche chaque jour avec son père pour M. Mapesa, l’homme d’affai­res du vil­lage. Alors que la mère de Zebu est atteinte de la mala­ria, les pois­sons pêchés par le père et le fils ne nour­ris­sent ni ne rému­nè­rent la famille. Déterminé à sortir sa famille de la misère, Zebu se lance dans la vente de pois­sons pour s’affran­chir des « photo fish », pois­sons qu’il pêche mais ne touche pas.
Figure emblé­ma­ti­que de l’intel­li­gence des enfants ce court-métrage étonne et séduit par la fraî­cheur de son propos et la déter­mi­na­tion de son acteur prin­ci­pal.


Lezare

Pour un mor­ceau de pain

Cette atti­tude fait écho au court-métrage éthiopien Lezare [de Zelalem Woldemariam, 2010, 15min]. Un jeune enfant dort dans la rue devant la bou­ti­que d’une bou­lan­gère et de sa char­mante et char­meuse fille (les allu­sions aux films Daratt et Abouna de Mahamat Saleh Haroun sont frap­pan­tes même si non vou­lues). Au vil­lage ce jour-là, tous les habi­tants sont mobi­li­sés pour plan­ter des arbres. Un ancien soldat équipé d’une corne (qui n’est pas sans rap­pe­ler le per­son­nage d’Anberber dans Teza) sonne le glas. Le jeune men­diant reçoit même une pièce pour aider à arro­ser les plants. Mais lorsqu’il court s’ache­ter un pain, la pièce a dis­paru.
Vainqueur du meilleur court-métrage au fes­ti­val de Tarifa, Lezare est un film effi­cace et fine­ment inter­prété qui aborde à la fois un sujet très géné­ral tel que la lutte contre la déser­ti­fi­ca­tion il s’atta­che à la détresse d’un jeune garçon qui ne rêve que d’un bon mor­ceau de pain.

Claire Diao
6 novem­bre 2011

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