Du 17 au 20 mars 2012, le Conseil Général de la Vienne associé à l’Amicale des Burkinabè du Poitou-Charentes ont organisé la deuxième édition du festival CinéAfriqua86. L’occasion de projeter 20 films provenant de 9 pays africains dans 16 lieux du département, en présence de 7 réalisateurs majoritairement burkinabè.
Voici un festival placé sous le signe de la coopération internationale. La Région Poitou-Charentes, et en particulier le département de la Vienne, sont des partenaires historiques du Burkina Faso depuis 1967, date du premier jumelage entre les villes de Loudun et de Ouagadougou.
Cet amour du Faso est lié à un homme, feu René Monory, conseiller général et ancien Président du Sénat français. C’est donc en toute logique qu’un Prix René Monory a été attribué en février 2011 au meilleur film des écoles de cinéma du FESPACO : L’or blanc d’Adama Sallé produit par l’Ecole supérieure des arts visuels de Marrakech (ESAV).
Du 17 au 20 mars 2012, Gaston Kaboré (parrain du festival), Missa Hébié (En attendant le vote), Kollo Daniel Sanou (Le poids du serment), Éléonore Yaméogo (Paris mon paradis), Djamil Beloucif (Bîr d’eau, a walkmovie), Joris Lachaise (Convention : mur noir/trous blancs) et Adama Sallé se sont déplacés dans différentes villes de la Vienne pour présenter leurs films.
Initié par l’Amicale des Burkinabè du Poitou-Charentes et porté cette année par l’équipe de coopération internationale du Conseil Général de la Vienne, le festival CinéAfriqua86 souhaitait créer le débat autour des cinémas d’Afrique, thème de cette 2e édition. Effectivement, de nombreux débats ont eu lieu en et hors salle et beaucoup de sujets abordés ne l’étaient pas forcément là où on les attendaient.
Si l’ouverture du festival s’est déroulée dans un lieu moins cinématographique qu’emblématique (le Futuroscope, qui fêtait ses 25 ans), l’ensemble de la manifestation a réussi le défi de mobiliser les programmateurs de différentes salles de cinéma associatives.
Non compétitive, la sélection 2012 alternait documentaires et fictions, courts et longs-métrages, pour le bonheur des cinéphiles venus en nombre à l’évènement.
Ravis que les deux premiers jours aient été pluvieux ("sinon tout le monde serait parti en week-end"), les membres du comité d’organisation et du Conseil Général se félicitaient hier de la réussite de leur initiative. En réunissant partenaires burkinabè (Ministère de la Coopération territoriale, Président de la Région Nord Burkina, Ambassadeur du Burkina Faso en France) et locaux, le festival a surtout valorisé l’importance des jumelages entre les deux pays.
Les cinéastes, bien que satisfaits de leurs rencontres avec le public, étaient un peu plus modérés. En effet, beaucoup n’ont pas eu l’occasion de voir les films des autres, tous étant programmés le soir dans différentes villes. "Il faut faire attention lorsque l’on mélange cinéma et politique" notifiait Djamil Beloucif qu’un débat autour du film L’Or blanc, porté sur le coton plutôt que sur l’immigration, avait gêné. "Montrer mes films ailleurs me motive bien que cela me coûte cher en temps" témoignait Kollo Daniel Sanou, pourtant pris en charge par le festival. "Il faut développer des coproductions et trouver des financements" renchérissait Adama Salle, en quête de subventions pour ses prochains films.
Arguments valables. Montrer et échanger autour des films est important, trouver le moyen de les diffuser commercialement et de lever des fonds pour les prochaines productions l’est tout autant. Un objectif dont nous espérons que le Conseil Général - doté d’un fonds d’aide à l’écriture et à la production - relèvera lors de la 3e édition.
Claire Diao
21 mars 2012
Clap Noir
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