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Afrique(s) - une autre histoire du 20e siecle
Publié le : mardi 7 décembre 2010
FAFD - Niamey 2010

La 5ème édition du Forum afri­cain du film docu­men­taire, qui a débuté depuis le 30 novem­bre der­nier, bat son plein avec une série col­lo­ques, tables-rondes et pro­jec­tions de films autour de la pro­duc­tion, des droits d’auteurs de la dis­tri­bu­tion et de l’exploi­ta­tion des œuvres afri­cai­nes.
Entre autres faits mar­quants de cette 5è édition, il faut noter la pro­jec­tion de la série « Afrique (s) – Une autre his­toire du 20è siècle.


Composée de 4 épisodes, la série est jalon­née d’images d’archi­ves iné­di­tes et de témoi­gna­ges de per­son­na­li­tés afri­cai­nes. Nous vous don­nons les conte­nus de deux pre­miers épisodes de la série. Notons enfin que l’his­to­rien, Elikia M’Bokolo, co-scé­na­riste de la série, a fait le dépla­ce­ment de Niamey pour animer des débats en rela­tion avec le thème du Forum.

1) AFRIQUE(S) - UNE AUTRE HISTOIRE DU 20E SIÈCLE - ACTE 1 (1885 - 1944) « LE CRÉPUSCULE DE L’HOMME BLANC »

Auteur : ELIKIA M’BOKOLO, PHILIPPE SAINTENY, ALAIN FERRARI
Durée : 1 heure, 30 minu­tes
Réalisateur : ALAIN FERRARI, avec la col­la­bo­ra­tion de JEAN-BAPTISTE PERETIE
Production : FRANCE TELEVISIONS / TEMPS NOIR / INA

En 1885, la confé­rence de Berlin pré­pare le par­tage de l’Afrique entre les gran­des puis­san­ces colo­ni­sa­tri­ces. Derrière les pro­mes­ses d’émancipation et de liberté affi­chées, l’exploi­ta­tion des riches­ses afri­cai­nes conduit les colo­ni­sa­teurs à d’abo­mi­na­bles excès envers les popu­la­tions autoch­to­nes.

Les peu­ples afri­cains s’orga­ni­sent alors pour une résis­tance farou­che.
La seconde guerre mon­diale accé­lère les chan­ge­ments au sein du conti­nent afri­cain. Mais la colo­ni­sa­tion se pour­suit. Si l’Afrique était l’une des cou­lis­ses de la Première Guerre mon­diale, elle devient l’un des prin­ci­paux théâ­tres de la Seconde. Les Africains aper­çoi­vent pour la pre­mière fois la lueur d’un espoir nou­veau pour leur émancipation.

Dans ce pre­mier volet, la parole est donnée à plus d’une quin­zaine d’anciens chefs d’Etat (du Béninois Emile Derlin Zinsou au Zambien Kenneth Kaunda) et d’intel­lec­tuels afri­cains (du Nobel de lit­té­ra­ture nigé­rian Wole Soyinka à l’his­to­rienne sud-afri­caine Shula Marks), croi­sant leurs propos avec des archi­ves pro­dui­tes par ceux à qui l’ont doit la ver­sion colo­niale de l’his­toire afri­caine.

Cet inces­sant aller-retour entre la parole actuelle des uns et les images datées des autres cons­ti­tue le prin­cipe nar­ra­tif effi­cace de cette excel­lente syn­thèse, qui com­mence par le par­tage de l’Afrique à Berlin (en 1885) et s’inter­rompt en 1944.

Un tra­vail remar­qua­ble d’exhu­ma­tion d’archi­ves rend très vivant le récit chro­no­lo­gi­que, qui débute en 1885, à la confé­rence de Berlin.
Le point de vue adopté est avant tout afri­cain, notam­ment par le biais d’inter­views d’acteurs his­to­ri­ques tels que les anciens pré­si­dents Frederick De Klerk (Afrique du Sud), Kenneth Kaunda (Zambie) et Joaquim Chissano (Mozambique), ou encore les prix Nobel Wole Soyinka et Wangari Maathai.

Ce parti pris est res­pec­ta­ble, mais d’autres choix sont plus dis­cu­ta­bles. La colo­ni­sa­tion tend à être pré­sen­tée uni­que­ment comme un pro­ces­sus de pure pré­da­tion économique, d’humi­lia­tion et d’oppres­sion sadi­que, sans être repla­cée dans le contexte « civi­li­sa­tion­niste » du XIXe siècle, que l’on peut juger sévè­re­ment mais qui méri­tait d’être pré­senté.

2) AFRIQUE(S) - UNE AUTRE HISTOIRE DU 20E SIECLE - ACTE 2
(1945 -1964) « L’OURAGAN AFRICAIN »

Auteur : ELIKIA M’BOKOLO, PHILIPPE SAINTENY, ALAIN FERRARI
Durée : 1 heure, 30 minu­tes
Réalisateur : ALAIN FERRARI, avec la col­la­bo­ra­tion de JEAN-BAPTISTE PERETIE
Production : FRANCE TELEVISIONS / TEMPS NOIR / INA

En 1945, les vain­queurs créent l’Organisation des Nations Unies. Malgré les grands prin­ci­pes pro­cla­més, les peu­ples afri­cains subis­sent tou­jours le joug colo­nial. Des sou­lè­ve­ments ne vont pas tarder à embra­ser l’ensem­ble du conti­nent.

En 1947, à Madagascar, une insur­rec­tion est noyée dans le sang. Au Kenya, c’est la révolte des Mau-Mau qui est bru­ta­le­ment répri­mée, tandis qu’en Afrique du Sud, l’ins­tal­la­tion du régime d’apar­theid entraîne, dans un pre­mier temps, une lutte non vio­lente.

Des partis poli­ti­ques se cons­ti­tuent, qu’ils soient modé­rés ou révo­lu­tion­nai­res. En 1951, le leader Kwame Nkrumah rem­porte, de sa prison, les élections au Ghana. Tout le conti­nent afri­cain se prend à rêver d’une vague capa­ble de ren­ver­ser les vieux empi­res.

La fièvre de l’indé­pen­dance se pro­page alors sur le conti­nent. La France, mar­quée par la fin de la guerre d’Indochine et le début de celle d’Algérie, octroie à ses colo­nies une large auto­no­mie interne.

Dans la foulée, la Belgique et le Royaume-Uni cèdent aux mou­ve­ments d’émancipation. Mais, au cœur du conti­nent, malgré les indé­pen­dan­ces et l’espoir qu’elles ont fait naître, la paix et l’unité sont encore loin.

Moussa Abdou saley

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