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Les chroniques tunisiennes - 30 octobre
Publié le : jeudi 30 octobre 2008
22eme édition du 25 octobre au 1er novembre 2008

11h. Le Mondial. Compétition offi­cielle. Falling from Earth de Chadi Zeneddine – Liban. Beyrouth, Youssef, vit dans les ruines de son immeu­ble. Il a recou­vert mes murs encore debout de photos, témoins de jours heu­reux. Qu’il tente de convo­quer pour s’extraire du quo­ti­dien. Mais chaque sou­ve­nir traîne avec lui sa charge de vio­lence et de mort. Beau sujet, para­bole du Liban d’aujourd’hui. Trois his­toi­res, trois époques dif­fé­ren­tes. Malgré de belles images, on reste un peu sur sa faim. (Alors que Beyrouth Ville Ouverte de Samir Habchi l’autre film liba­nais de la com­pé­ti­tion a fait une forte impres­sion !)

Discussion avec la libraire ins­tal­lée pro­vi­soi­re­ment près de la salle de presse. Elle sait tout, suit tout, c’est une mine ! Au repas, je par­tage la table avec une jour­na­liste tuni­sienne spee­dée (mais aima­ble) et la jeune actrice maro­caine du film les Cœurs Brûlés qui passe à 15h au Mondial. Je ne l’avais pas pro­grammé. « Donnez-moi envie d’aller voir votre film » lui demande-je. Elle est timide, et me raconte une his­toire qui n’a rien à voir avec le résumé de la bro­chure… « Chaque fois que je le revoie, je pleure ! » mur­mure-t-elle. Bigre ! Je lui pro­mets d’y aller.

Donc 15h Le Mondial. Compétition offi­cielle. Les Coeurs Brûlés d’Ahmed El Maanouni. Maroc. Tourné dans la médina de Fez en noir et blanc, voile sépia. Encore un bâtard ins­truit qui revient deman­der des comp­tes (comme dans Faro) ! A mettre trop les pieds dans le plat, Amin, prend des coups qui se rajou­tent à ceux dont son oncle l’a abreuvé, petit. Sur son lit de mort, ce der­nier ne désarme pas, Amin reste l’enfant de la trai­née qui devait tra­vailler pour se faire oublier. Aujourd’hui archi­tecte, il a quitté Paris, et dérange ! Quête iden­ti­taire dans une société blo­quée… ma voi­sine de table, bien plus belle à l’écran dans un rôle sen­si­ble, éclaire ce beau film.

Info ou intox ? En sor­tant, je demande à Nouri Bouzid, réa­li­sa­teur tuni­sien et membre du jury : « Alors, le jury tient le coup ? », « Tout va bien, nous avons le Gerima, mais je n’ai rien dit… » Je reste un peu souf­flée ! Comme disait Woody Allen, « il n’y pas de ques­tions indis­crè­tes, seules les répon­ses le sont ! » Donc, Teza aurait de gran­des chan­ces de rem­por­ter le Tanit ?

Whatever Lola wants

21h Le Mondial, com­pé­ti­tion offi­cielle - Whatever Lola Wants de Nabil Ayouch-Maroc. Le réa­li­sa­teur d’Ali Zaoua dis­pose ici d’un budget de 16 mil­lions de dol­lars. Un film musi­cal très réussi qui entraîne le spec­ta­teur des rues de New York que Lola arpente avec son sac de fac­teur aux caba­rets du Caire où elle fas­ci­nera les foules comme dan­seuse du ventre. La blonde yankee croit en son étoile et quand son amou­reux égyptien la déclare trop exo­ti­que pour envi­sa­ger avec elle un avenir fami­lial, elle va forcer la porte d’une ancienne star de la danse égyptienne, Ismahan. Cœur du film, l’évolution des rela­tions entre les deux femmes. La blonde, tendue vers son but, dérange par son dyna­misme et sa gaieté la belle brune cloi­trée, mise au ban d’une société qui ne lui par­donne pas d’avoir aimé hors mariage. Elle finira par donner des leçons à Lola et sa vie s’ouvrira à nou­veau. Une suc­cess story, pas si sché­ma­ti­que qu’elle n’en a l’air. Une ava­lan­che de musi­que, un mes­sage posi­tif et une dan­seuse du ventre qui, malgré toutes les leçons du monde ne pourra jamais oublier qu’elle a été nour­rie aux corn flakes.

Dans un palais de la Casbah, soirée offerte par l’ambas­sade de Turquie. Belle déco, un buffet copieux et soigné, un bar pris d’assaut par ces temps de disette. Un verre à la main, ça papote dur. Pour une fois, je suis sortie du fameux trian­gle Africa, ciné­mas, bou­le­vard Habib Bourguiba !

Michèle Solle (Clap noir)

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