Dans le programme de la présente biennale, la journée du lundi était consacrée au Gabon, invité d’honneur du Festival. Cette occasion fut mise à profit par les Gabonais pour montrer la vivacité de leur cinéma. Avec une délégation d’une quarantaine de personnes, cette vivacité se traduit, selon Angèle Aveyra, l’attachée de presse de l’institut gabonais de l’image et du son, par « la présence de la première dame du pays, qui à travers sa participation, veut donner un signal fort du soutien des autorités gabonaises à la production cinématographique du pays. Sous l’impulsion de plusieurs réalisateurs dont Imunga Ivanga, l’histoire du cinéma gabonais commence à nouveau à s’écrire aussi bien sur le plan national qu’international ».
Le Gabon est présent au Fespaco avec cinq films. « Le Collier du Makoko » d’Henri Joseph Koumba Bididi qui concourt dans la catégorie fiction long métrage. En court métrage, le film « Dialémi » de Nadine Otsobogo puis, en documentaire, « Le Maréchalat du Roi-Dieu » d’Yveline Nathalie Pontalier, en fiction vidéo numérique « Terre et Fils » de Fernand Lepoko et en série télévisuelle « l’Œil de la Cité » de Samantha Biffot sont en compétions.
Pour Angèle, cette vitalité du cinéma gabonais ira croissante, et la présence de notre pays au Fespaco va pousser les réalisateurs à être plus productif et à se jeter dans la compétition. « Et à l’heure du numérique, cette technologie sera utilisée pour favoriser la créativité et la production du cinéma gabonais » conclut-elle.
La visite au stand du Gabon nous a aussi permis de rencontrer Mahiné Mensah, la fille du cinéaste Charles Mensah. Rappelons qu’à l’occasion de cette biennale, un hommage a été rendu aux cinéastes disparus et un trophée d’honneur a été décerné à Charles Mensah. Ce trophée a été remis à sa fille. Pour Mahiné, « c’est beaucoup d’émotion et de fierté de voir que les gens se sont déplacés pour rendre hommage à mon père. Ils applaudissent quand son nom s’affiche. Cela signifie que les gens apprécient le travail qu’il a eu à faire ».
Mahiné de poursuivre : « l’héritage que me laisse mon père repose sur toutes les valeurs qu’il nous a transmis et je pourrai essayer de rentrer dans le milieu du cinéma à travers la scénographie ».
Le Gabon est un pays émergent. Selon Blaise Louembe, Ministre de l’Economie numérique du pays, un projet de création d’un Fonds d’aide à la production et à la promotion cinématographique est en cours. À travers ce projet, il s’agira de stimuler la création nationale. Le ministre, conscient que de nos jours, rien ne peut se faire, seul insiste sur la création de synergies inter-états.
Achille Kouawo
Clap Noir
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