Un film de Dany Kouyaté, Burkina-Faso France, 2008, 52’
SYNOPSIS
Thérèse est française mais noire. Elle est libre, mais descendante d’esclave, chrétienne, mais marquée par une histoire de sorcellerie… Toute sa vie, Thérèse a lutté contre les injustices dont elle était la victime. Elle a du lutter pour survivre, lutter pour changer de condition, lutter pour préserver son histoire et son identité. Aujourd’hui elle lutte toujours, pour raconter au onde ses batailles et le forcer à les écouter.
Thérèse domine ses douleurs aujourd’hui en en témoignant avec sincérité et fierté, elle les apprivoise et les transcende dans un récit, celui d’une vie de souffrances imméritées, qu’elle raconte afin de s’en délivrer.
LE MOT DE LA REDACTION
Le personnage de Thérèse Parise Bernis est d’emblée surprenant d’authenticité et de simplicité. Par morceaux comme arrachés de l’étoffe de son existence, elle nous délivre une vie de blessures et de foi en l’avenir, une succession d’aventures romanesques dont elle tire un amour torturé pour l’existence et ses promesses.
Malgré une mise en scène souvent redondante, on est pris de curiosité et de compassion pour cette femme qui n’appelle jamais la pitié. Au contraire c’est une héroïne d’une résistance extrême et pleine de paradoxes dont le réalisateur fait ici le portrait. Une femme qui fait face à sa vie et qui en assume tous les épisodes, prête à vivre encore tous ceux à venir avec la même délectation, prête à racheter ses erreurs auprès de tous ceux qu’elle aime et qui l’aiment en retour.
LE REALISATEUR
Né dans une famille de griots en 1961 à Bobo-Dioulasso au Burkina Faso, Dani Kouyaté était prédestiné à s’épanouir dans les métiers du spectacle. C’est d’abord à l’Institut Africain d’Études Cinématographiques de Ouagadougou qu’il obtient une licence de création cinématographique. Passionné, il poursuit ses études à Paris où il obtient une Maîtrise d’Animation Culturelle et Sociale à l’Université de la Sorbonne puis un Diplôme d’Études Approfondies de Cinéma à l’Université Paris 8 Saint-Denis.
Dani Kouyaté complète cette formation par un diplôme de l’Ecole Internationale d’Anthropologie de Paris.
Il poursuit aujourd’hui un parcours riche d’expériences diverses, en tant que réalisateur, metteur en scène de théâtre et même comédien. Après un long séjour en France, il vit aujourd’hui en Suède, à Uppsala, d’où il se déplace régulièrement en France, Italie, Allemagne et surtout au Burkina Faso où il continue d’être très actif. Il a présidé le dernier festival du film africain d’Uppsala en février 2009. Toujours actif sur le front de la défense et du développement des cinématographies africaines, Dani Kouyaté est président de la guilde des réalisateurs africains.
FILMOGRAPHIE
2008 – Souvenirs encombrants d’une femme de ménage. Documentaire.
Portrait de Thérèse Bernis Parise, un personnage haut en couleurs qui fait le bilan d’une vie de batailles et d’amour.
2005 – Ki-Zerbo, Identités / Identité pour l’Afrique. Documentaire.
Ce film nous emmène à la rencontre d’un Professeur Historien et homme politique de réputation internationale et pourtant encore méconnu : Joseph Ki-Zerbo.
2004 – Ouaga Saga. Fiction.
Ce long métrage de fiction est une comédie sur le quotidien dépourvu de tout sauf d’humour et d’espoir d’une bande de copains vivant en plein Ouagadougou. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, ces débrouillards rivalisent d’astuce et d’imagination et refusent de sombrer dans l’apitoiement.
2001 – Sia, le rêve du python. Fiction.
Adaptation cinématographique de la légende du Wagadu (mythe Soninké du 7e siècle), inspirée de la pièce de théâtre de l’auteur mauritanien Moussa Diagana « La légende du Wagadu vue par Sia Yatabéré ».
1998 – A nous la vie. Fiction Télévisée.
La vie, les rêves, les espoirs d’une bande de jeunes d’un lycée international à Ouagadougou au Burkina Faso.
1995 – Keïta ! L’héritage du griot. Fiction.
L’histoire d’un petit écolier contemporain, écoutant l’épopée mandingue (son histoire) par la bouche d’un vieux griot. Le petit garçon sera rapidement l’objet du traumatisme qui mine l’Afrique, entre ses traditions et les valeurs modernes...
1993 – Les larmes sacrées du crocodile. Fiction.
Un vieux crocodile d’une mare sacrée du Burkina Faso ironise sur les actes irresponsables de l’espèce humaine vis à vis de l’écosystème.
1991 – Tobbere Kossam. Fiction.
Ce court métrage passe par la fiction pour proposer un regard croisé sur les problèmes de petits éleveurs dans le Limousin et au Sahel.
1989 – Bilakoro. Fiction
Ce court métrage qui présente le quotidien d’une bande de gamins des rues, porte en germe le projet de Ouaga Saga, long métrage réalisé en 2004.
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Dani Kouyaté
Avec :Thérèse Parise Bernis – Claire Denieul – Fabio Isella – Marco Patane – Viviane Soubadie Bernis – Olivier Bernis – Mamadou N’Diaye – Jean-Marc Bernis.
Image : Isabelle Saunois – Robert Millié – Nicolas Misfud
Son : Pierre Cordelier – Patrick Laupen
Montage : Ewa Santamaria Helft
Mixage : Frédéric Théry
Production : La lanterne / www.lalanterne.fr – 01 45 39 47 39
Clap Noir
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