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L’Afrique du Nord et l’Afrique du Sud à Cologne
Publié le : mardi 3 septembre 2013
Cycle spécial du 12 au 22 septembre

Qui dit cinéma afri­cain ne pense pas for­cé­ment à l’Allemagne. Et pour­tant, la ville de Cologne, dans l’ouest du pays, peut se vanter d’avoir une pro­gram­ma­tion riche et variée et de rece­voir régu­liè­re­ment de talen­tueux cinéas­tes du conti­nent ou de la dia­spora. Le mérite en revient à l’asso­cia­tion « FilmInitiativ Köln », qui orga­nise tous les deux ans un fes­ti­val de cinéma afri­cain et qui a célé­bré l’année der­nière son 20ème anni­ver­saire. Entre les fes­ti­vals, l’asso­cia­tion orga­nise des cycles spé­ciaux sur des thèmes ou des régions donnés. Le pro­chain événement aura lieu du 12 au 22 sep­tem­bre et sera consa­cré à deux zones par­ti­cu­liè­re­ment dyna­mi­ques en termes de créa­tion ciné­ma­to­gra­phi­que : l’Afrique du Nord et l’Afrique du Sud.

Quel cinéma après les prin­temps arabes ?

Depuis le début des mou­ve­ments de contes­ta­tion en Tunisie, en Egypte et en Libye, FilmInitiativ s’est inté­ressé de près aux grands bou­le­ver­se­ments socio-poli­ti­ques dans les pays d’Afrique du Nord et aux œuvres ciné­ma­to­gra­phi­ques qui s’y rat­ta­chaient. En 2011, l’asso­cia­tion a orga­nisé deux cycles basés sur des films (fic­tions et docu­men­tai­res) venus d’Afrique du Nord.
L’année 2013 est l’occa­sion de pré­sen­ter en Allemagne des films pro­je­tés lors de la pre­mière édition « post-révo­lu­tion­naire » des Journées Cinématographiques de Carthage, le grand fes­ti­val de cinéma arabe et afri­cain, qui a eu lieu en novem­bre der­nier en Tunisie. Comme Manmoutech, Beautés Cachées, de Nouri Bouzid (Tunisie), un long-métrage sur le destin de deux jeunes femmes pen­dant la révo­lu­tion tuni­sienne, Le pro­fes­seur de Mahmoud Ben Mahmoud (Tunisie) sur les rap­ports entre gou­ver­ne­ment et syn­di­cats en Tunisie à la fin des années 1970, ou encore Le repenti de Merzak Allouache (Algérie/France), sur un jeune jiha­diste qui veut quit­ter la lutte armée et béné­fi­cier de l’amnis­tie.
Egalement au pro­gramme à Cologne : une série de courts-métrage venus d’Algérie, de Tunisie et du Maroc, sur le manque de pers­pec­ti­ves de la jeu­nesse et les rêves d’une vie meilleure ; plu­sieurs films évoquant la situa­tion des femmes dans l’Egypte actuelle, ainsi que le cou­ra­geux docu­men­taire de la Tunisienne Nadia El-Fani, Même pas mal, vibrant appel à la liberté d’opi­nion et d’expres­sion. A la char­nière entre la partie Afrique du Nord et la partie Afrique du Sud de ce cycle spé­cial : le film Rengaine, de Rachid Djaïdani (Algérie/France), sur les pré­ju­gés entre les com­mu­nau­tés magh­ré­bi­nes et sub-saha­rien­nes en France.

Cinéma sud-afri­cain 20 ans après l’apar­theid

A l’occa­sion du 20ème anni­ver­saire de la chute du régime d’apar­theid, FilmInitiativ sou­haite pré­sen­ter à Cologne plu­sieurs longs-métra­ges et docu­men­tai­res sud-afri­cains actuels.

Le secret de Chanda (Life, above all) d’Oliver Schmitz (Afrique du Sud/Allemagne) aborde le tabou du sida dans le pays, en racontant l’his­toire d’une ado­les­cente qui perd plu­sieurs mem­bres de sa famille et doit se débrouiller toute seule. Dans Elelwani, du réa­li­sa­teur Ntshaveni Wa Luruli, le prin­ci­pal pro­ta­go­niste est une jeune diplô­mée par­ta­gée entre les tra­di­tions de sa famille et ses pro­pres rêves de bon­heur. Hopeville, de John Trengove, montre la déter­mi­na­tion d’un ancien alcoo­li­que à renouer les liens avec son fils et à faire chan­ger les choses dans une petite ville où règnent cor­rup­tion et rési­gna­tion. Côté docu­men­tai­res, Afrikaaps, de Dylan Valley, suit la créa­tion d’une pièce de théâ­tre qui aborde d’une nou­velle façon l’afri­kaans, long­temps consi­dé­rée comme la langue du colo­ni­sa­teur et de l’oppres­seur. Dear Mandela, de Dara Kell, évoque de son côté le combat de trois jeunes issus des bidon­vil­les pour défen­dre leur droit au loge­ment. Au pro­gramme également : une ver­sion res­tau­rée du célè­bre film anti-apar­theid du réa­li­sa­teur amé­ri­cain Lionel Rogosin, Come back, Africa, sorti en 1959. Cette docu-fic­tion, à laquelle a par­ti­cipé la chan­teuse Miriam Makeba, évoque les condi­tions de vie des Noirs en Afrique du Sud sous l’apar­theid.

Aude Gensbittel

Date : du 12 au 22 sep­tem­bre 2013
Lieu : Film Forum, au musée Ludwig de Cologne
Plus d’infor­ma­tions sur le site
Contact : mail chez fil­mi­ni­tia­tiv.de

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