Un film de Nadir Dendoune, France, 2017, 58’
SYNOPSIS
Portrait drôle et bouleversant de Messaouda Dendoune, sa mère, filmée par son fils Nadir. Au-delà de la personnalité attachante, malicieuse, déterminée et passionnée de la vieille dame de 82 ans, on la découvre au quotidien dans son deux pièces de l’Ile Saint Denis, ponctué par la présence invisible de l’absent. Elle apprend désormais à vivre seule depuis que son mari Mohand, atteint de la maladie d’Alzheimer, a été placé en maison médicalisée. Messaouda, bercée par ses chanteurs kabyles emblématiques, comme Slimane Azem, raconte avec fierté, sa France des quartiers populaires et le devenir de ses enfants.
« Après que mon papa ait été placé dans un Ephad, j’ai senti que ma mère, en plus d’être triste de voir partir celui avec qui elle avait vécu 63 ans, avait aussi besoin de parler. Elle me disait des choses qu’elle n’avait jamais dites auparavant. Des choses très profondes. Sur elle, sur nous, sur l’exil, la vieillesse, la solitude, la maladie. (...) Ce huis-clos crée une intimité. Les séquences sont longues, le rythme est lent, à l’image de sa vie.
Dans le film, maman insiste pour que les gens ralentissent. Elle trouve que tout va trop vite et que personne ne prend vraiment le temps de vivre. Un reproche qu’elle me fait souvent. En la filmant chez elle, dans son quotidien, sans créer de « séquences », comme le font souvent les réalisateurs, je voulais que les gens puissent s’attacher à elle. Et de fait, s’identifier aussi à ma mère. Maman est Algérienne, « une kabyle des montagnes », comme elle aime se définir elle-même, mais son discours est universel. Elle parle de sa condition de pauvre. C’est une paysanne. Quand tant d’autres sont obsédés par la question identitaire, elle remet les pendules à l’heure en remettant la question sociale au coeur du débat. »
Nadir Dendoune
LE REALISATEUR
Né en 1972 en Seine Saint-Denis. Ecrivain et journaliste indépendant il a notamment travaillé au Parisien et à France 3. En 1993, il quitte la Seine-Saint-Denis pour s’installer en Australie d’où il en repart en 2001 pour faire un tour du monde à vélo pour la Croix Rouge.
En 2003, il se retrouve à Bagdad, en pleine guerre du Golfe, afin de protéger avec d’autres « boucliers humains » une usine de traitement d’eau.
En 2008, il atteint le sommet de l’Everest. Une expérience qu’il raconte dans Un tocard sur le toit du monde, paru aux éditions Jean-Claude Lattès en 2010.
En janvier 2013, en reportage en Irak, il est arrêté et conduit à la prison centrale de Bagdad par les autorités irakiennes, tandis qu’il prenait en photo une usine de traitement d’eau à Dora.
En janvier 2017, le film L’Ascension de Ludovic Bernard, adapté de son exploit dans l’Everest, sort sur les écrans français. Dans son quatrième livre, Nos rêves de pauvres, publié en 2017 chez le même éditeur, il reprend et étoffe ses chroniques sur l’histoire de sa famille.
FICHE TECHNIQUE
Clap Noir
Association Clap Noir
18, rue de Vincennes
93100 Montreuil - France