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Des figues en avril
Nadir Dendoune
Publié le : jeudi 18 octobre 2018

Un film de Nadir Dendoune, France, 2017, 58’

SYNOPSIS

Portrait drôle et bou­le­ver­sant de Messaouda Dendoune, sa mère, filmée par son fils Nadir. Au-delà de la per­son­na­lité atta­chante, mali­cieuse, déter­mi­née et pas­sion­née de la vieille dame de 82 ans, on la décou­vre au quo­ti­dien dans son deux pièces de l’Ile Saint Denis, ponc­tué par la pré­sence invi­si­ble de l’absent. Elle apprend désor­mais à vivre seule depuis que son mari Mohand, atteint de la mala­die d’Alzheimer, a été placé en maison médi­ca­li­sée. Messaouda, bercée par ses chan­teurs kaby­les emblé­ma­ti­ques, comme Slimane Azem, raconte avec fierté, sa France des quar­tiers popu­lai­res et le deve­nir de ses enfants.

« Après que mon papa ait été placé dans un Ephad, j’ai senti que ma mère, en plus d’être triste de voir partir celui avec qui elle avait vécu 63 ans, avait aussi besoin de parler. Elle me disait des choses qu’elle n’avait jamais dites aupa­ra­vant. Des choses très pro­fon­des. Sur elle, sur nous, sur l’exil, la vieillesse, la soli­tude, la mala­die. (...) Ce huis-clos crée une inti­mité. Les séquen­ces sont lon­gues, le rythme est lent, à l’image de sa vie.
Dans le film, maman insiste pour que les gens ralen­tis­sent. Elle trouve que tout va trop vite et que per­sonne ne prend vrai­ment le temps de vivre. Un repro­che qu’elle me fait sou­vent. En la fil­mant chez elle, dans son quo­ti­dien, sans créer de « séquen­ces », comme le font sou­vent les réa­li­sa­teurs, je vou­lais que les gens puis­sent s’atta­cher à elle. Et de fait, s’iden­ti­fier aussi à ma mère. Maman est Algérienne, « une kabyle des mon­ta­gnes », comme elle aime se défi­nir elle-même, mais son dis­cours est uni­ver­sel. Elle parle de sa condi­tion de pauvre. C’est une pay­sanne. Quand tant d’autres sont obsé­dés par la ques­tion iden­ti­taire, elle remet les pen­du­les à l’heure en remet­tant la ques­tion sociale au coeur du débat. »
Nadir Dendoune

LE REALISATEUR

Né en 1972 en Seine Saint-Denis. Ecrivain et jour­na­liste indé­pen­dant il a notam­ment tra­vaillé au Parisien et à France 3. En 1993, il quitte la Seine-Saint-Denis pour s’ins­tal­ler en Australie d’où il en repart en 2001 pour faire un tour du monde à vélo pour la Croix Rouge.
En 2003, il se retrouve à Bagdad, en pleine guerre du Golfe, afin de pro­té­ger avec d’autres « bou­cliers humains » une usine de trai­te­ment d’eau.
En 2008, il atteint le sommet de l’Everest. Une expé­rience qu’il raconte dans Un tocard sur le toit du monde, paru aux éditions Jean-Claude Lattès en 2010.
En jan­vier 2013, en repor­tage en Irak, il est arrêté et conduit à la prison cen­trale de Bagdad par les auto­ri­tés ira­kien­nes, tandis qu’il pre­nait en photo une usine de trai­te­ment d’eau à Dora.
En jan­vier 2017, le film L’Ascension de Ludovic Bernard, adapté de son exploit dans l’Everest, sort sur les écrans fran­çais. Dans son qua­trième livre, Nos rêves de pau­vres, publié en 2017 chez le même éditeur, il reprend et étoffe ses chro­ni­ques sur l’his­toire de sa famille.

FICHE TECHNIQUE

  • Image : Nadir Dendoune
  • Son : Nadir Dendoune
  • Montage : Stéphanie Molez
  • Production : autoproduction
  • Avec : Messaouda Dendoune
  • Contacts : Sandrine Floc’h sandrine.floch73 chez gmail.com
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