Michèle SOLLE est une grande cinéphile française.
A l’occasion de ce fespaco, elle nous propose son regard
sur le Festival et sur les cinémas d’Afrique.
Des images pendant l’ouverture !
Le samedi 24, au cours du gala d’ouverture, réussi, bien organisé, de très bonne tenue, les 35000 spectateurs présents sur les gradins et les autres devant leur télévision ont pu voir, pour la première fois dans l’histoire du Fespaco des images de cinéma retransmises du Stade du 4 Août. En l’occurrence, les bandes annonces des 20 longs métrages en compétition (18 en fait, où sont passées les deux autres ?).
Et, une petite chroniqueuse de province agréablement surprise, s’est souvenue d’une conversation musclée avec monsieur Baba Hama, le secrétaire général du Fespaco croisé, en juin dernier, au festival de Courts métrages de Contis (dans les Landes, pour ceux qui ne connaissent pas). Où la petite chroniqueuse avait fait remarquer à cet important personnage que sa cérémonie d’ouverture était certes populaire parce que gratuite mais qu’on était si loin du cinéma que le passant lambda était en droit se demander s’il ne s’agissait pas de FEStivités PArticulièrement Commerciales. Pas une seule image, rien au sujet des films en compétition mais des discours et du spectacle. Panem and circenses !
Donc, samedi, surprise agréable. Certes l’écran a besoin de grandir mais c’est un début. Les bandes annonces sont faites pour éveiller l’intérêt, le désir…Enfin ! Nous avons dû être nombreux à faire cette judicieuse remarque, que je me dis.
Dimanche soir, conférence de presse autour de la piscine du Silmandé (oui, je sais, la vie est bien dure !), monsieur Baba Hama est là, incontournable, of course. Je m’approche et me présente ; « Oui, me dit-il, j’espérais bien que vous seriez là pour constater que je vous avais écoutée ! » Ben alors, j’en ai presque lâché mon verre, (de vin), s’il suffit de dire les choses à la bonne personne pour qu’elles se réalisent, une grande carrière s’offre à moi.
Lundi 26 février, 8h au Neerwaya
Film long métrage en compétition : Le Monde est un ballet, du réalisateur burkinabé Issa Traoré de Brahima.
Mais qui nous délivrera des résumés ineptes et plats ? A lire celui du catalogue, il fallait être bien courageux pour traverser la ville à cette heure matinale pour visionner ce film ! Une histoire de star de la chanson, devenue folle et que des requins spolient…
Bonne surprise, cette comédie se présente comme une fable moderne. Rien n’y manque les bons, les méchants, les innocents, la cohabitation des cultures, la polygamie, les vagabondages amoureux… L’héroïne, touchante, sous couvert de sa folie, réelle ou simulée, va faire des vagues dans le marigot aux crocodiles. Le prince charmant est, bien sûr, à l’arrivée dans son beau taxi vert, qui la conduira vers la lumière.
Un film grand public, délassant. Cousin direct des sitcoms mais avec une galerie de personnages plus truculents les uns que les autres, et une visite de la Ouaga nerveuse, gaie, affairée, et vivante, comme on l’aime. Les acteurs ont l’air de s’être bien amusés.
Michèle SOLLE
Clap Noir
Association Clap Noir
18, rue de Vincennes
93100 Montreuil - France