Cette année, la magie du fes­ti­val était au rendez-vous ; le FIFF a ouvert son grand cha­pi­teau au public, sorte de quar­tier géné­ral pour cer­tains, car­re­four des idées pour d’autres afin de favo­ri­ser les échanges et le débat avec les artis­tes. " Les spec­ta­teurs sont invi­tés à par­ti­ci­per et faire vivre le fes­ti­val " disait un des res­pon­sa­bles du FIFF. Ainsi ont été pro­gram­més un hom­mage public à Philippe Noiret, une leçon de cinéma sur le film " Podium ", un coup de pro­jec­teur sur Frédéric Mitterrand " Lettre d’amour en Somalie " et un clin d’œil à Louise Portal actrice, chan­teuse et auteur qué­bé­coise.

Les ciné­mas du sud étaient repré­sen­tés par le Burkina Faso, le Sénégal, le Cameroun, l’Algérie, la Tunisie et sur­tout le Maroc. On a pu décou­vrir le pre­mier film de Raso Ganemtoré " Safi la petite mère " l’his­toire tou­chante d’une petite fille qui se retrouve avec son frère nou­veau né sur les bras ; le docu­men­taire cap­ti­vant de Luc Damiba et Abdoulaye Diallo " Bory Bana, le destin fatal de Norber Zongo " ; le pre­mier long métrage de Fanta Régina Nacro " La nuit de la vérité " film sur la réconci­lia­tion fra­gile entre deux eth­nies à l’issue d’une guerre en Afrique ; le poi­gnant plai­doyer de Sembène Ousmane contre la tra­di­tion de l’exci­sion " Moolaadé " et la chro­ni­que légère et drôle de Dani Kouyaté sur les péré­gri­na­tions d’une bande de gamins " Ouaga Saga ". Coté Maghreb, " Le Refuge " de Nedia Touijer, pre­mier docu­men­taire étonnant sur la vie du cime­tière tuni­sien de Jalles (ban­lieue de Tunis), l’excel­lent " Cousines " de Lyes Salem et le très beau pre­mier long métrage de Hassan Legzouli " Tenja ", film sur le long péri­ple d’un maro­cain sur le chemin de ses raci­nes, qui le mène dans le Haut Atlas maro­cain.

Dans les cou­lis­ses du Festival, Adama Roamba et Moussa Touré, fidèle au FIFF, com­po­saient une partie de l’équipe par­ti­ci­pante à l’ate­lier CBD-DGCD " De l’écrit à l’écran " : étude appro­fon­die de l’écriture scé­na­ris­ti­que et de son pas­sage à l’écran.

Camille Mouyeké, Henri Duparc et Hassan Benjelloun quant à eux, entre autres, s’étaient donnés rendez vous pour Le pre­mier Forum Francophone de la copro­duc­tion. Il s’est tenu du 27 au 29 sep­tem­bre et veille à répon­dre aux soucis des pro­fes­sion­nels fran­co­pho­nes (du Nord et du Sud) sou­hai­tant tisser des liens par­ti­cu­liers pour favo­ri­ser, à terme, la mise en place de par­te­na­riats futurs.

Nous vous dres­se­rons le pre­mier bilan de cette ren­contre par le biais de Sophie Salbot et Camille Mouyeké.

Namur est a l’opposé de Cannes, loin des strass et paillet­tes, juste un lieu convi­vial où les pro­fes­sion­nels du cinéma, de la presse et le public se mélan­gent et s’écoutent pour défen­dre ensem­ble la diver­sité des ciné­mas fran­co­pho­nes.

Benoît Tiprez
01 octo­bre 2004