C’était l’occasion de se rentre compte que ces films n’étaient pas disponibles. Lorsqu’on les retrouvaient, ils se trouvaient dans un état tel qu’on ne pouvait les visionner. Ainsi se révélait une menace, autre que celle de la léthargie de la création, qui pèse sur le cinéma nigérien. Si la production audiovisuelle du Niger ne bénéficie d’une véritable politique de conservation, de protection et de valorisation, tout aura disparu dans une vingtaine d’années.
Les animateurs de la conférence de presse
Voilà comment d’après les explications de M. Clavel : "la nécessité s’est imposée d’entreprendre une réflexion sur les moyens à mettre en œuvre pour protéger un tel patrimoine s’est imposée. Le contraste saisissant entre la richesse de ce patrimoine et la quasi-disparition de la production cinématographique au Niger nous a conduit à proposer un deuxième sujet de réflexion : Dans un monde où l’image est omniprésente : le Niger a-t-il besoin du cinéma ? Une société peut-elle rester sans proposer sa propre vision du monde ?"
Les journalistes qui ont suivi avec une attention presque religieuse les raisons pour lesquelles la Rétrospective a été initiée, devaient bientôt montrer qu’ils avaient du mal à contenir leur impatience à débattre d’un sujet qui leur tenait tant à cœur. Les questions ont tourné autour de la conservation de la production audiovisuelle et de la relace de la création cinématographique, les thèmes essentielles de la Rétrospective. Mais leurs questions laissaient transparaître un certain pessimisme quant aux résultats à escompter. A quoi va aboutir cette Rétrospective ? Est-ce pour consoler les cinéastes nigériens dont personne ne se préoccupe que vous organisez cette Rétrospective ? Pensez-vous à la création d’une cinémathèque ?
Les organisateurs de la Rétrospective ont rappelé que si l’initiative venait du CCFN, les représentants l’autorité de tutelle, le Ministère des Sports, de la Culture, et des Vèmes Jeux de la Francophonie, les professionnels de l’audiovisuel ainsi que de nombreux autres partenaires avaient été associés aux préparatifs depuis plusieurs mois. En ce qui concerne le détails sur les questions de fond, il est apparu aux animateurs de la conférence de presse qu’il ne fallait pas s’exprimer à la place ni des participants aux projections, conférences et forums programmés, ni à la place des décideurs qui ont la latitude de concevoir et mener une politique de l’audiovisuel au Niger.
Les journalistes ont donc été conviés à contenir leur impatience, à participer aux différentes activités pour débattre s’il le voulaient afin de pouvoir en rendre compte au public. Ce public qui a tant besoin de ses images un peu trop absentes dans les programmations des chaînes de télévisions et des salles de cinémas, une espèce en voie de disparition.
Jean-Baptiste Dossou-Yovo
Clap Noir
12 février 2004
Clap Noir
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