La mère et l’ange…
Publié le : samedi 7 mars 2009
…il méritait d’être vu

Léonce N’gabo fait partie des réalisateurs qui ont présenté en partie off, leurs films à l’occasion de la 21ème édition du Fespaco. La projection s’est déroulée dans une salle de conférence de Ougadougou, au CGP, loin de l’engouement populaire du Festival. Et pourtant, son histoire méritait d’être vue du grand public.

Léonce a voulu narrer la vie de Jeanne N’Gapiya. C’est en 1988, lorsqu’elle amène son bébé d’un an, cons­tam­ment malade, chez le méde­cin, que cette jeune mère apprend qu’elle est cer­tai­ne­ment séro­po­si­tive. « Le méde­cin a dit que comme mon enfant était séro­po­si­tif, je devais l’être aussi, mais il ne m’a pas dépis­tée », raconte Gapiya. C’est cinq ans plus tard, qu’elle fera un test de dépis­tage du VIH.

A l’époque où on lui révèle sa séro­po­si­ti­vité, Gapiya est enceinte de son deuxième enfant. Le méde­cin lui conseille alors d’inter­rom­pre sa gros­sesse, pour­tant très avan­cée. « La parole d’un méde­cin étant parole d’évangile », elle s’y résout. « C’est une déci­sion que je regrette encore aujourd’hui, car je me dis que mon deuxième enfant aurait pu avoir plus de chan­ces de ne pas être infecté, comme c’est de plus en plus sou­vent le cas grâce aux pro­gram­mes de pré­ven­tion de la trans­mis­sion du virus de la mère à l’enfant », racontait Jeanne Gapiya dans le film.

L’homme qu’elle a épousé deux années aupa­ra­vant, le père de ses enfants, est aussi séro­po­si­tif. Pour son bébé et pour son mari, cette jeune femme énergique, spor­tive accom­plie, décide de se battre. « Que je meure ce n’était pas un pro­blème », disait-elle. « Mon objec­tif était seu­le­ment de ne pas mourir avant mon bébé pour l’assis­ter jusqu’à son der­nier souf­fle. En même temps en tant qu’épouse, j’avais le devoir de m’accro­cher pour mon mari », confiait-elle à la caméra. Mais lors­que son enfant décède à l’âge de 18 mois, suivi un an plus tard par son mari, tout s’effon­dre. « Je me disais : que me reste-t-il pour conti­nuer à lutter ? », se sou­vient-elle. Pourtant elle doit encore endu­rer la mort de sa sœur, empor­tée par le virus en 1990, tout comme l’un de ses frères deux ans plus tard. « Je ne suis pas une sainte mais mon enfant était un ange », a-t-elle dit. D’où le titre du docu­men­taire de Léonce. Alors qu’elle par­ti­cipe à une messe donnée à l’occa­sion de la jour­née inter­na­tio­nale de lutte contre le sida dans la Cathédrale Regina Mundi de Bujumbura, la capi­tale, l’appel à la prière lancé par le prêtre pour « avoir de la com­pas­sion pour les mala­des du sida, car ils ont pêché » pro­vo­que le déclic. Elle se lève et s’adresse à l’assis­tance. « Je suis fidèle et je suis séro­po­si­tive, qui êtes-vous pour dire que j’ai pêché ? ». Ce jour-là, Gapiya est deve­nue la pre­mière femme à oser révé­ler publi­que­ment sa séro­po­si­ti­vité au Burundi.

Le docu­men­taire réa­lisé par le réa­li­sa­teur de Gito l’ingrat (1992), pre­mier long métrage burun­dais, meilleur pre­mier film FESPACO 1993, Prix de l’Agence de la Francophonie FIFF Namur 1992, Grand prix Vues d’Afrique Montréal 1993 est en ce sens poi­gnant grâce aux dif­fé­rents témoi­gna­ges. Il a été réa­lisé sur une période de 8 mois parce que Jeanne n’étant pas très dis­po­ni­ble de par ses actions de sen­si­bi­li­sa­tion, de mobi­li­sa­tion de finan­ce­ment à tra­vers le monde. « Ce qui m’a motivé, c’est le fait que par­tout, on parle de Jeanne N’Gapiya dans le monde entier. Surtout quand vous êtes au Burundi, vous vous rendez compte qu’il y a plein de gens dont elle a sauvé la vie. Alors mon défi, c’est que j’ai essayé de pren­dre des témoi­gna­ges de dif­fé­ren­tes cou­ches socia­les de notre pays. Et ça a marché. On a parlé sans tabou de ce mal » a dit Léonce N’gabo. Le réa­li­sa­teur a dit qu’il espé­rait que son film passe pour les com­pé­ti­tions offi­ciel­les, mais il assure que le jury doit avoir ses argu­ments.

Candide Etienne

Photo d’illus­tra­tion de l’arti­cle pris sur : http://echos.dbj-web­de­sign.be/#ca­te­go­ry6

  • Le 17 juin 2010 à 23:54, par Gédéon

    Slt.J’ai suivi le film et je l’ai trouvé très émouvant.
    Nous savons tous que le sida est une chose difficile à combattre mais il faut comme elle se débattre et ne pas se laisser faire par cette maladie.
    Elle est très courageuse.C’est la même chose pour son deuxième mari qui vit aussi.Ce couple est très fort et Dieu les a béni.
    Je me suis adressé à eux et ai même pris un photo avec elle.
    Bénissons ce couple parce qu’il fournit un grand travail pour l’humanité.
    Quand il s’agissait de poser des questions,ma sœur et moi l’avons fait et avons posé de bonnes questions.J’encourage tous les sidéens à faire comme elle.
    Merci maman Jeanne.
    Ton fils Gédéon.

  • Le 17 juin 2010 à 23:58, par Gédéon

    Slt.J’ai suivi le film et je l’ai trouvé très émouvant.
    Nous savons tous que le sida est une chose difficile à combattre mais il faut comme elle se débattre et ne pas se laisser faire par cette maladie.
    Elle est très courageuse.C’est la même chose pour son deuxième mari qui vit aussi.Ce couple est très fort et Dieu les a béni.
    Je me suis adressé à eux et ai même pris un photo avec elle.
    Bénissons ce couple parce qu’il fournit un grand travail pour l’humanité.
    Quand il s’agissait de poser des questions,ma sœur et moi l’avons fait et avons posé de bonnes questions.J’encourage tous les sidéens à faire comme elle.Maman,s’il te plaît,continue dans cette lancée.
    Tu es bénie avec ton mari par Dieu.
    C’est la même chose pour vos enfants que Dieu vous a donné.
    Soyez bénis.
    Merci maman Jeanne.
    Ton fils Gédéon.

  • Le 18 juin 2010 à 00:03, par Gédéon

    Cette femme est vraiment combative.
    Tout sidéen doit la suivre.
    Du courage maman Jeanne.
    Ton fils Gédéon du CCF

Également…
1

Clap Noir
Association Clap Noir
18, rue de Vincennes
93100 Montreuil - France
Tél /fax : 01 48 51 53 75