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Le maquis documentaire
Publié le : samedi 16 janvier 2010
Soirée d’ouverture : le documentaire comme geste politique

Mardi 19 jan­vier 2010

Osvalde Lewatt, du Cameroun, nous mon­trera son film "Une affaire de nègres" (2007) et nous pré­sen­tera son choix : Zimbabwe, de la révo­lu­tion au chaos (2003) du Zimbabwéein Michael Raeburn, cinéaste engagé.

Une affaire de nègres a obtenu bien des prix, notam­ment au Fespaco en 2009. Il est sorti en sep­tem­bre 2009 en France. Il est jusqu’à ce jour inédit au Cameroun. C’est un film impor­tant, parce qu’il porte un regard huma­niste et engagé sur la vie poli­ti­que et civile en Afrique. Un film de femme, de femme puis­sant.
Clap Noir accom­pa­gne la sortie DVD du film prévue le 20 jan­vier 2010.

La réa­li­sa­trice

Osvalde Lewat est née en sep­tem­bre 1976 au Cameroun. Journaliste de for­ma­tion, elle signe son pre­mier docu­men­taire en 2000 : " Le calu­met de l’espoir ". Suivent plu­sieurs docu­men­tai­res : " Itilga, les des­ti­nées " (2001), "140, rue du Bac", sur la vie d’une reli­gieuse, "Au delà de la peine " (2003), tourné dans la prison de Yaoundé et "Un amour pen­dant la guerre" (2004), por­traits de femmes mar­quées par les sou­ve­nirs de la guerre au Rwanda.

Le mot d’Osvalde Lewat

Les Africains sou­hai­tent avoir, comme ailleurs, des Etats de droit, où tout le monde se soumet à la loi et où les diri­geants peu­vent être sanc­tion­nés, soit par les urnes, soit par un pou­voir judi­ciaire indé­pen­dant en cas de dérive ou d’abus.

Lorsque le Commandement Opérationnel a été créé, je vivais au Cameroun. Je tra­vaillais comme jour­na­liste. C’est trois ans après les faits, en ren­contrant par hasard un membre des famil­les de vic­ti­mes, que j’ai réa­lisé que ce drame s’était déroulé près de moi, dans une indif­fé­rence pres­que géné­rale.
Comment ai-je pu être aussi aveu­gle ?
Comment a-t-on pu lais­ser cela arri­ver sans réagir ?... Et pen­dant ce temps qu’est-ce qu’on regarde, qu’est-ce qui dis­trait notre atten­tion ? _ Quand j’ai com­mencé à ren­contrer les famil­les de vic­ti­mes, j’ai com­pris qu’il était impé­ra­tif de raconter ce qui s’était passé. Mais au-delà, je sou­hai­tais m’inter­ro­ger et inter­ro­ger la cons­cience citoyenne de chacun.

Pourquoi le film de Michael Raeburn ?

C’est un film qui a pro­vo­qué en moi une forte réso­nance, la pre­mière fois que je l’ai vu il y a quel­ques années. Depuis, je l’ai revu plu­sieurs fois. Je trouve qu’il est, à bien des égards, sym­bo­li­que de l’état des pays afri­cains et de la place de l’Etat dans les pays afri­cains.

Il nous rap­pelle, avec une cer­taine acuité, à quel point « le pou­voir cor­rompt » et « le pou­voir absolu cor­rompt abso­lu­ment ». Cette soif de pou­voir, ce désir vio­lent de le conser­ver au détri­ment d’un peuple, d’un pays, d’un conti­nent c’est bien la gan­grène qui expli­que la déli­ques­cence de l’Afrique.

Ce film nous parle des illu­sions per­dues du réa­li­sa­teur, un homme, aujourd’hui en exil, qui a pour­tant milité pour la fin de l’apar­theid et pour une plus grande jus­tice sociale en Rhodésie.

Ce film me ren­force défi­ni­ti­ve­ment dans l’idée que l’Afrique chan­gera lors­que les enjeux démo­cra­ti­ques seront placés au cœur des enjeux de déve­lop­pe­ment.

Programme de la soirée

20h00 Une affaire de nègres de Osvalde Lewat
Cameroun - France, 2007, 90’

Au Cameroun en février 2000, le Président de la République ins­ti­tue un « com­man­de­ment opé­ra­tion­nel » pour lutter contre le grand ban­di­tisme de la région de Douala. Le com­man­de­ment pro­cède à des rafles : mille six cents per­son­nes dis­pa­rais­sent ou sont tuées. Habité par le sou­ve­nir des famil­les de vic­ti­mes, qui se bat­tent pour savoir ce que sont deve­nus leurs dis­pa­rus, ce film convo­que la mémoire de cette période tra­gi­que et exprime la révolte de la réa­li­sa­trice.

Image : Philippe Radoux-Bazzini, Edimo Dikobo
Son : Antoine Mbesse Amougu, Edimo Dikobo
Montage : Danielle Anezin
Production : AMIP, Waza Image
Distribution : Les films du para­doxe

22h00 Bar du maquis. Cocktail le Bobaraba offert

22h30 Zimbabwe, de la libé­ra­tion au chaos de Michael Raeburn
Zimbabwe, 2003, 52’. Coproduction ARTE France - Tact Production

Michael Raeburn revient sur les événements qui depuis 2000, plon­gent le Zimbabwe dans le chaos social et la faillite économique. Engagé pour l’émancipation de la Rhodésie avant l’indé­pen­dance aux côtés de Robert Mugabe, le cinéaste retrace le par­cours de celui qui a vaincu le Britannique Ian Smith pour s’impo­ser comme pré­si­dent, après 15 ans de gué­rilla.

La soirée d’ouver­ture est sou­te­nue par Arte Actions Culturelles

Cinéma Le Nouveau Latina
20, rue du Temple Paris 4e
www.lenou­veau­la­tina.com

  • Le 20 janvier 2010 à 19:28, par Béa

    Tout d’abord, je tiens à remercier Clap-Noir pour son excellent travail, que je suis depuis quelques années !!!
    Présente hier à la soirée d’ouverture, j’ai été très émue par "Une affaire de nègres" d’Osvalde Lewat, d’autant qu’à l’époque je vivais avec un camerounais de Douala... j’ai un vague souvenir de "9 personnes disparues"...(je n’avais pas internet) Je n’ai pas pris le micro hier, et je souhaite là dire à Osvalde (n’étant pas particulièrement cinéphile) comme j’ai trouvé juste et bien pausé la façon dont elle a filmé cette tragédie ! Elle a su en extraire toutes les facettes -j’ai été fort remuée par le témoignage d’un des exécuteurs, où se pouvait entendre toute la folie meurtrière qui peut gagner notre semblable !- C’est si important de rappeler cela, aussi à nous, occidentaux, français(en l’occurrence) trop peux soucieux de cette barbarie que tout pouvoir insinue en son peuple !(diviser pour mieux régner !!) BRAVO et MERCI Osvalde !!!!!
    Aussi pour son choix de nous faire découvrir "Zimbabwe, de la libération au chaos" là aussi, un peu le même constat ! J’avais rencontré Michaël Raeburn au Musée Dapper, il est FORMIDABLE !
    Deux films qui peuvent sans rougir(eux !) se dirent être de l’Information !
    Béatrice d’Eaubonne
    http://www.myspace.com/poesition

Également…

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