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Appel du cinéaste Cheick Omar Sissoko
Publié le : dimanche 20 septembre 2009
Inondation de septembre 2009

la Cinémathèque Africaine de Ouagadougou (CAO) a été inondée le 1er septembre 2009. Patrimoine inestimable des œuvres cinématographiques africaines, la CAO habrite quelques 2000 films dont le tiers aurait été dégradé par la boue. Les eaux ont envahi tout le bâtiment en atteignant 2 m de hauteur à certains endroits. La situation est très critique car de nombreuses pellicules et documents d’archives ne sont que des copies uniques. Un tel trésor doit être impérativement sauvé.




Ouagadougou est la capi­tale du cinéma afri­cain. C’est notre capi­tale. C’est ma capi­tale. Cette ville honore tous les deux ans, les cinéas­tes du Continent, de la dia­spora et leurs col­la­bo­ra­teurs, pro­duc­teurs, médias, bailleurs dans une ambiance de fra­ter­nité et de soli­da­rité qui cons­truit quel­que part un maillon de l’unité et le res­pect de la riche diver­sité cultu­relle dont le monde est en droit de s’enor­gueillir.

Ouagadougou en ce mois de sep­tem­bre 2009 est en dif­fi­culté. Ses quar­tiers, son hôpi­tal prin­ci­pal, notre ciné­ma­thè­que sont enva­his, sinon détruits par l’eau. Ses habi­tants sont dans le désar­roi. Ils ont perdu la vie pour cer­tains ; le toit et leur bien pour d’autres.

Spectacle hal­lu­ci­nants, femmes et enfants en détresse, l’eau reine des lieux, dans les mai­sons, les rues comme un film des damnés de la terre ; voilà la scène quo­ti­dienne vécue par une partie de la ville, celle de nos soi­rées musi­ca­les popu­lai­res, celles de notre créa­ti­vité et de la mémoire du conti­nent, celle sui pré­serve la santé de nos frères et sœurs, (le plus grand hôpi­tal du Burkina Faso obligé de faire partir ailleurs les mala­des).

Ouagadougou est sous les eaux. Il faut de toute urgence l’aider. J’en appelle à la soli­da­rité de mes col­lè­ges cinéas­tes, comé­diens du conti­nent, de la dia­spora et du monde entier. J’en appelle aux artis­tes.

Aider Ouagadougou, c’est sauver des vies humai­nes, c’est sauver la ciné­ma­thè­que afri­caine ;

C’est aussi aider le FESPACO et ses nom­breu­ses vitri­nes cultu­rel­les ;

Le Festival de théâ­tre ;

Le Festival inter­na­tio­nal de Hip Hop ;

Le Festival de Jazz ;

Le SIAO (Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou.

Bamako le 07 sep­tem­bre 2009

Cheik Omar SISSOKO
Cinéaste, ancien Ministre de la Culture du Mali

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