Accueil du site > Archives > 2003 > Bye Bye 2003
Bye Bye 2003
Publié le : lundi 17 mars 2003

2003 est ter­miné. Bye Bye 2003. Tiens, cela me fait penser au titre d’un film afri­cain. Bye bye Africa. Bienvenue à 2004.

Le cinéma d’Afrique a eu une année de plus. Une nou­velle année s’offre à notre cinéma. Clap noir vous pro­pose, à tra­vers les arti­cles publiés sur son site, un petit flash back sur quel­ques moments fort de notre cinéma.

Commençons notre rétros­pec­tive par un des évènements majeurs de notre cinéma en Afrique : Le Fespaco.

Une confé­rence de presse à Paris. " Je ne vais pas sonner les clo­ches du tam-tam " nous annonce un res­pon­sa­ble du fes­ti­val. Nous plon­geons dans le bain bur­ki­nabé et son lan­gage imagé. La confé­rence de presse orga­ni­sée à Paris démarre. Un défilé de per­son­na­li­tés pala­bre pour nous pré­sen­ter le pro­gramme de cette année. La cale­basse est vide : aucun film n’est sélec­tionné.

Organisée trop tôt, la confé­rence nous informe sur­tout sur le thème choisi " Le comé­dien dans la créa­tion et son rôle dans la pro­mo­tion du film afri­cain ". Un débat hou­leux com­mence. La salle de l’audi­to­rium des Halles est rem­plie de comé­diens afri­cains et cari­béens vivant en France très remon­tés et très exci­tés. " Pourquoi n’y a t-il pas d’école de théâ­tre en Afrique ? " ; " Pourquoi les met­teurs en scène afri­cains n’appren­nent pas à diri­ger les acteurs ? " ; " Pourquoi n’y a-t-il pas d’argent pour pro­duire nos films ? " Un concerto de pour­quoi enva­hit la salle. Les orga­ni­sa­teurs sont dépas­sés par cette sou­daine révolte d’artis­tes. Comment com­pa­rer des films afri­cains fait avec quatre bouts de ficel­les aux gros­ses pro­duc­tions occi­den­ta­les ?"

En février, l’équipe de Clap Noir débar­que à Ouagadougou. Objectif : par­ti­ci­per à la grande messe du cinéma afri­cain.

Le Fespaco en 1999, C’est plus de 400 000 spec­ta­teurs, 107 films, 79 pays par­ti­ci­pants.

Le thème du Fespaco 2001 était : cinéma et nou­vel­les tech­no­lo­gies. Le choix de ce thème est une invi­ta­tion lancée aux spé­cia­lis­tes du cinéma afin qu’ils intè­grent l’usage des nou­vel­les tech­no­lo­gies dans leurs créa­tions artis­ti­ques.

Cette année, les comé­dien­nes et les comé­diens sont à l’hon­neur. Un thème si évocateur leur est consa­cré : Le comé­dien dans la créa­tion et la pro­mo­tion du film afri­cain. Gageons que le cru 2003 sera un mil­lé­sime.

A Ouagadougou, durant le fes­ti­val, des col­lo­ques sont orga­ni­sés. Un col­lo­que a par­ti­cu­liè­re­ment retenu notre atten­tion. Il regrou­pait les comé­diens. Des paro­les fortes ont été pro­non­cées.
Tola Koukoui, comé­dien béni­nois. "Comédien afri­cain, griot des temps moder­nes. De la même manière qu’être griot ne s’impro­vise pas, être comé­dien ne s’impro­vise pas. Il faut un long appren­tis­sage. Il est donc néces­saire de penser à la for­ma­tion du comé­dien". "Il est urgent de défi­nir un vrai statut du comé­dien afri­cain". " Réalisateurs afri­cains, créer vos stars afri­cai­nes".

En atten­dant le bon­heur:C’est le film du mau­ri­ta­nien Abderrahmane Sissako qui a rem­porté l’étalon de Yennenga.

Clin d’oeil. Lancement à Ouagadougou de la série pour enfants : "Contes à rebours". Ils étaient là, Adama Drabo et Bertrand Kaboré, les pro­duc­teurs délé­gués de la col­lec­tion « Contes à Rebours » pour le point de presse qui a eu lieu le mardi 25 février au Centre Culturel Georges Melies de Ouagadougou. Dans une brève inter­ven­tion, ils ont expli­qué les objec­tifs que le groupe s’est assi­gné au départ, c’est à dire faire des films tout en se for­mant ; et les résul­tats aux­quels la col­lec­tion est par­ve­nue.

Poursuivons notre rétros­pec­tive. La ville de Milan en Italie a accueilli le 13ème fes­ti­val du cinéma afri­cain.

A Milan, célè­bre ville ita­lienne du grand cou­tu­rier Versace, le cinéma afri­cain montre ce qu’il a de plus beau comme pro­duc­tion. Cette année encore, du 24 au 30 mars 2003, la ville a abrité la 13ème édition du Festival du cinéma afri­cain.

Ce fes­ti­val se veut être "une occa­sion de ren­contre et de connais­sance des thèmes et des lan­ga­ges de nou­vel­les ciné­ma­to­gra­phies, celles afri­cai­nes et celles de la dia­spora, qui sont le plus sou­vent méconnues du public ita­lien". L’occa­sion est donnée à des met­teurs en scène de mettre des films en com­pé­ti­tion. Deux jurys inter­na­tio­naux décer­nent les Prix offi­ciels du Festival pour les meilleurs longs métra­ges et courts métra­ges.

En avril 2003, la ville de Dakar a abrité le fes­ti­val "Films Femmes Afrique". En ouver­ture, le film de Moussa Touré, "To Zali ébélé".

Le film du réa­li­sa­teur séné­ga­lais Moussa Touré, "To zali ébélé" (Nous sommes nom­breu­ses) à été pro­jeté en ouver­ture du fes­ti­val. Ce film traite du drame que des femmes et des enfants ont vécu lors de la guerre qui a déchiré le Congo (Brazza). A tra­vers ces films, les Dakarois et Dakaroises ont été effa­rés. Ils ont par­tagé la dou­leur de ses femmes et d ces enfants qui ont subi le viol de leurs tor­tion­nai­res. Ces hommes, ont violé par­fois des enfants de 3 à 4 ans. Viols qui ont laissé des traces indé­lé­bi­les dans la chair, l’esprit et le sang de ces vic­ti­mes. Certaines souf­frent du Sida.

Avril tou­jours, le 9ème fes­ti­val "Cinémas d’Afrique". Mme Brouette, Bintou, Le prix du pardon rem­por­tent des prix.

La-bas, très loin de l’Afrique, au Canada, le Festival Vues d’Afrique rap­pro­che les conti­nents. " Au rythme des cultu­res créo­les et afri­cai­nes, le fes­ti­val Vues d’Afrique a conquis le cœur des Québécoises et Québécois. Année après année, c’est avec la curio­sité du voya­geur que nous par­tons à la décou­verte des Journées du cinéma afri­cain et créole. La recette est allé­chante : ouver­ture sur le monde, diver­sité des cultu­res et une pro­gram­ma­tion qui sol­li­cite nos sens. Sens de l’art, sens du plai­sir, sens de la fête. " Ces propos de Mme Louise Baudoin, minis­tre d’Etat aux Relations inter­na­tio­na­les du Québec illus­trent le sens à donner au Festival Vues d’Afrique.

Le fes­ti­val de Cannes resté fidèle à sa tra­di­tion d’espace de pro­mo­tion de films afri­cains. 19 films sont pré­sen­tés dans la série "un cer­tain regard" pré­sidé par le mau­ri­ta­nien, Abderrahmane Sissako. Un seul film afri­cain était pro­grammé à la quin­zaine des réa­li­sa­teurs : Le silence de la forêt. Au vu du peu d’inté­rêt qu’ont sus­cité les films afri­cains, cer­tains spé­cia­lis­tes du cinéma ont déduit que "l’Afrique peine à trou­ver sa place dans le cinéma mon­dial".

Cannes fut l’occa­sion du lan­ce­ment des "soleils d’Afrique". La remise de ces césars afri­cains est prévue pour avril 2OO4 à Dakar.

Ah le Sida ! Parlons en a pré­sent. Cette pan­dé­mie fait des dégâts en Afrique. Tout le monde en parle, et chacun fait de son mieux pour la pré­ven­tion. Les cinéas­tes aussi.

A tra­vers des his­toi­res bien de chez nous, les réa­li­sa­teurs ten­tent de mon­trer les dan­gers de ne pas pren­dre cette mala­die au sérieux. Les jeunes sur­tout font preuve de la plus grande igno­rance ou sim­ple­ment du mépris face à la pré­ven­tion. Bien sur qu’ils savent que le sida existe mais ils disent qu’ils pré­fè­rent l’amour natu­rel. Pas de test et quand on est en pleine forme, on ne peut pas avoir le sida.

Autre grand rendez-vous du cinéma afri­cain sur le vieux conti­nent. Le Festival inter­na­tio­nal du film fran­co­phone de Namur (Belgique). Le fes­ti­val de Namur fait la part belle au conti­nent afri­cain.
Traditionnellement, les films afri­cains ont leur place au FIFF. Mais cette année, il suffit de voir le nombre de films afri­cains pro­gram­més pour se rendre compte de la richesse de cette ciné­ma­to­gra­phie méconnue.

Un coup de pro­jec­teur sur le Maroc. On a pu ainsi voir le film de Souheïl Ben Barka " Les amants de Mogador " et un court métrage de Aziz Salmy " Un voyage de trop " avant de se plon­ger dans l’ambiance d’une soirée maro­caine. On retrouve aussi " Mille mois " et " Les yeux secs " en com­pé­ti­tion offi­cielle.

Durant cette année, nous avons tenté tant bien que mal de rendre compte de l’actua­lité du cinéma. Nous avons aussi eu l’occa­sion de vous pro­po­ser quel­ques inter­views.

Dany kouyaté est le réa­li­sa­teur de Sia le rêve du python. Il a ter­miné le tour­nage de son der­nier film à Ouagadougou.

" Plus besoin du labo­ra­toire, les images sont immé­dia­te­ment dis­po­ni­bles. Nous pou­vons réa­li­ser le mon­tage sur place. La donne va chan­ger. Nous allons pro­duire avec plus de liberté et de folie. Nous allons devoir nous adres­ser à notre propre public et à notre propre marché afri­cain."

Bassek ba Kobhio est came­rou­nais. Ecrivain, pro­duc­teur, créa­teur du fes­ti­val "Ecrans Noirs " en Afrique Centrale, il a réa­lisé de nom­breux films de fic­tion ou docu­men­tai­res, dont deux longs métra­ges " Sango Malo " (Un cer­tain regard, Cannes 1991) et " Le Grand Blanc de Lambaréné ". Il a pro­duit et réa­lisé avec Didier Florent Ouenangaré en 2003, Le Silence de la Forêt.

Qui se sou­vient de Zalika souley ? Star dans les années 1960 -70, elle s’est battue contre les tabous tout au long de sa car­rière pour rester fidèle à sa pas­sion. Sa période de gloire cor­res­pond aux plus belles années du cinéma nigé­rien aujourd’hui qua­si­ment inexis­tant. Dans "Al’lèèssi, une actrice afri­caine", Rahmatou Keïta, à tra­vers le por­trait cette actrice hors du commun, rend un vibrant hom­mage à l’époque faste et pres­que oubliée de cinéma nigé­rien.

C’est à Paris où elle vit la plu­part du temps que Rahmatou Keita a accepté de répon­dre à quel­ques ques­tions.

Fermons à pré­sent notre retro avec le maquis cultu­rel orga­nisé par l’Association Clap Noir à Paris. En effet, notre équipe a recons­ti­tué un coin d’Afrique, et pro­jeté un film en pré­sence du réa­li­sa­teur. Paris selon Moussa de Cheik Doukouré.
Petit à petit, l’Afrique va son petit bon­homme de cinéma. Nous vous invi­tons à l’accom­pa­gner encore cette année, et pour­quoi pas, un jour, appor­ter concrè­te­ment votre pierre à l’édifice. En cette nou­velle année, plein succès au cinéma en Afrique.

Candide Etienne.
Janvier 2004

Également…
1

Clap Noir
Association Clap Noir
18, rue de Vincennes
93100 Montreuil - France
Tél /fax : 01 48 51 53 75