De gauche à droite : Ali Damba (Directeur Général du Centre National de la Cinématographie du Niger), Youssoufa Halidou Harouna (Président ANCCCC), Mohamed Moustapha Alassane (fils de Moustapha Alassane), Djingarey Maiga (cinéaste).
La première édition du Festival de Films d’Animation et Hommage à Moustapha Alassane (FAHMA), organisée par l’Association Nigérienne des Ciné-clubs et Critiques du Cinéma (ANCCCC) à eu lieu à Niamey du 26 au 31 décembre 2015 au Centre Culturel Franco-Nigérien (CCFN) Jean Rouch, avec pour objectif premier la relance véritable du cinéma nigérien tout en faisant honneur aux hommes et femmes qui l’animent.
Cette première édition couplée avec à la première édition de la Semaine de la Critique du Cinéma Nigérien (SCCN) rend tout d’abord hommage à Feu Moustapha Alassane décédé le 17 mars 2015 à Ouagadougou au Burkina Faso, en présence de sa Famille, ses amis, le ministre de la Culture des Arts et des Loisirs représenté par le Directeur du Centre National de la Cinématographie du Niger.
Prenant la parole, le Président de l’Association des Ciné-clubs et Critiques du Cinéma Youssoufa HALIDOU a souhaité la bienvenue aux participants et a souligné les enjeux de cette première édition qui ne se veut pas un lieu de procès sur le cinéma nigérien, mais un lieu du donner et du recevoir, un lieu où les cinéphiles, les cinéastes, les autorités se réunissent pour promouvoir la culture nigérienne à travers les films des réalisateurs nigériens, aussi un lieu, permettant d’écouter les hommes de cultures sur la relance véritable du cinéma nigérien.
Poursuivant, Youssoufa HALIDOU note que : " Le cinéma nigérien dans son ensemble va mal, Monsieur le Ministre (non respect des textes qui régissent ce cinéma, l’organisation quasi-inexistante des corps du métier à l’instar des pays voisins où le cinéma émerge de jour en jour, les partenaires bénévoles qui œuvrent pour la relance de ce cinéma considérés comme des rivaux par les partenaires publics susceptibles de travailler avec nous , non transparence des représentants du monde du cinéma de notre pays lors des commissions et les invitations relatives au cinéma au national comme à l’international). La liste est longue Monsieur le Ministre. Voulons-nous un cinéma en amateur ou professionnel ?(…) les films, les conférences et débats que vous animerez tout au long de ce festival est d’une utilité pas moindre dans l’éducation à l’image de tout un chacun surtout avec l’afflux des images étrangères qui inondent et dénaturent notre culture. Il est donc tant de faire face à l’impérialisme culturel par la valorisation de notre riche patrimoine culturelle, tant envié par les autres. Et les films d’animation de Feu Moustapha Alassane que vous allez suivre bientôt vont en témoigner."
Après le discours du Président Youssoufa HALIDOU, c’est autour de la famille et des amis de Feu Moustapha Alassane dont Djingarey Maiga, de rendre hommage à ce créateur hors norme, qui donna au Niger une partie de son identité politico-culturelle, que sont les armoiries du pays protégées par l’article 2 de la Constitution nigérienne, et qui créa un développeur de film dans les années 60 …
Le scoop du Festival
Répondant à un élève d’un ciné-club de l’ANCCCC, Djingarey Maiga à relever pour la toute première fois l’histoire des séries noires dans ses films. Il a souligné que c’est une promesse de 1970, à l’occasion de la conférence de l’ACCT [1] (Agence de coopération culturelle et technique) à Niamey, Aimé Césaire, en visitant l’IRSH avec Jean Rouch et un certain « Fourkougnonli », lui a demandé avec respect, étant acteur de Feu Moustapha Alassane de ne pas oublier de mettre le mot "noir" dans les films qu’il réalisera, négritude, c’est notre couleur d’où les fameux noirs dans ses films.
L’ouverture officielle de la première édition du Festival de Films d’Animation et Hommage à Moustapha Alassane (FAHMA) couplé avec la première édition de la Semaine de la Critique du Cinéma Nigérien (SCCN) a été donné par le Représentant du Ministre de la Culture, des Arts et des Loisirs, monsieur Ali Damba, Directeur du Centre National de la Cinématographie (CNCN). Une distinction à titre posthume de l’ANCCCC pour toutes les actions menées pour promouvoir la culture nigérienne en générale et le cinéma en particulier est remise à la famille de Feu Moustapha Alassane avant de suivre la projection du premier film d’animation en Afrique de l’Ouest, la Mort de Gandji (1965) de Feu Moustapha Alassane.
Youssoufa HALIDOU HAROUNA, Critique du cinéma.
1 - L’ACCT fut créée en 1970 à la Conférence de Niamey. L’ACCT est devenue aujourd’hui l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).
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